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Aléas et devenirs du lien mère-fille à l'épreuve de la vieillesse et de la mort de la mère / Hazards and turns of the mother-daughter bond confronted to the old age and death of the mother

Dans ce travail de recherche, le lien mère-fille est interrogé au cours du temps à partir d'observations cliniques et d'exemples pris dans la littérature et le domaine artistique. Ce passage par les différentes étapes et aléas de la vie vient éclairer le devenir de ce lien, plus particulièrement au moment de la vieillesse de la mère et à l'approche de sa mort. Le thème de la rencontre est central et se déploie autour des différentes rencontres avec la psyché et le corps maternels qui balisent la construction identitaire et narcissique de la fille. Tout comme l'environnement qui revêt parfois un caractère inhibiteur, l'ombre des différentes figures féminines et maternelles pèse de tout son poids sur cet édifice. On constate combien la puissance du lien originaire qui unit les mères et les filles peut persistermalgré le temps et les investissements libidinaux réalisés de part et d'autre. Ce lien est encouragé, voire valorisé, par l'entourage familial, sociétal et mis en relief dans les productions littéraires et les représentations picturales. Ainsi, c'est une entreprise difficile pour la fille de se dégager de l'ombre et du primat du maternel pour accéder à une position subjective féminine apaisée.La vieillesse de la mère et l'approche de sa mort sont des occasions de revisiter le lien premier à la faveur de la résurgence d'angoisses, de fantasmes pré-oedipiens et oedipiens. La haine et l'ambivalence sont souvent perceptibles même si l'on remarque qu'elles sont majoritairement contre investies comme elles peuvent l'être entre une mère et son nourrisson.La rencontre avec la vieillesse de la mère, avec le corps de cette dernière se révèle parfois traumatique à la faveur de la résurgence de l'archaïque, du pulsionnel accompagnée de sentiments négatifs. Dans notre société, ce sont les femmes qui s'occupent principalement des personnes âgées et la violence qui leur est faite est largement sous-estimée, violence d'autant plus grande pour les filles qui ne sont pas protégées comme les fils par l'interdit du toucher. A un amour maternel largement encensé, la fille se doit de répondre par un investissement sans faille.Cependant, il existe une autre voie, plus tendre, qui met de côté toute idée sacrificielle si elle est bien tempérée. L'attention de la fille à l'égard de la mère prend alors la forme d'une « préoccupation maternelle tertiaire », la fille revivant de façon inversée la préoccupation qui a été celle de sa mère dans les premiers mois de la vie. La dépendance réelle ou fantasmée de la mère âgée vient, elle aussi, favoriser ce mouvement de renversement, la fille devenant la mère de sa mère.Acceptation ou refus marquent de part et d'autre cette ultime passage où la fille consent ou pas à prendre le rôle « d'objet clé » et où la mère lui confie ou pas ce rôle précis. Cette dernière mise en présence permet une reprise intégrative des expériences de perte, de séparation et de double mouvement de sevrage du lien. / In this research, the mother-daughter interaction is examined through time, from clinical observations and examples took in literature ans arts. Passing through different stages, some life's ups and downs, lights up the future of this link, especially when facing the mother's old age and approaching her death. The central theme of the encounter spreads around many encounters with the mother's psyche and body, which mark the identity and narcissistic construction of the daughter. As environment may support inhibition, the shadow of the many maternal and feminine figures weighs down this structure. We point out that the power of the bond between a mother and a daughter persists, despite time and libidinal investments carried out on both sides. This interaction is rather encouraged, even valued, by family environment, society, and is highlighted in literature and pictorial representations. Thus, disengaging herself from the mother's shadow and primacy, accessing a soothed feminine position of being, is rather tricky for the daughter. The mother's old age and the approach of her death allow to revisit the primary bond. Meanwhile, some anguish is renewed, aside pre-oedipal and oedipal fantasies. Hatred and ambivalence are often noticeable, even if they are mostly contra-invested, like they can be between a mother and her infant. The encounter with the mother's old age and body might appear traumatic if carried along with archaic and pulsional resurgences, tagged with negative feelings. In our society, women mostly involve themselves in elderly people, and the violence made to them is rather underestimated. It is even more vivid to daughters, who are not protected by the touch prohibition, unlike sons. To a motherly love widely acclaimed, the daughter is supposed to answer by a tireless commitment. However, there is another solution, a softer one, which sets aside any sacrificial tendency, if it is well tempered. The daughter’s care to her mother takes the form of a « tertiary maternal preoccupation », then, the daughter is inversely reliving her mother's own preoccupation during the first months of her life. The dependency - fantasized or real, to the aged mother emphasizes this reversal movement, the daughter becoming her mother's mother. Acceptance or denial mark on both sides the ultimate moment when the daughter agrees or not to become a « key object », and when the mother gives her this role or not. This ultimate encounter allows an integrative upturn of loss, separation and double movement of weaning from the link.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSE2009
Date17 February 2017
CreatorsLetang, Monique
ContributorsLyon, Talpin, Jean-Marc
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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