Quels peuvent être les espaces d’interaction entre écriture et écologie – comprises toutes deux dans leur sens large – à l’ère de l’Anthropocène ? En prenant pour pivot de réflexion les textes de Wu Ming-yi吳明益 (1971-), auteur taïwanais contemporain, cette thèse souhaite interroger ces interactions à travers trois modalités :1) la mise en narration de l’environnement naturel : que signifie « écrire la nature » ? Quelles incidences esthétiques, politiques, ontologiques induisent l’utilisation de la catégorie discursive de « nature » et son dépassement, à travers par exemple l’écriture de l’espace urbain, au profit d’une « écopoétique » ?2) l’écriture et la pratique écologiste : comment l’écriture investit les plateformes idéologiques, de la réécriture de l’histoire (post)coloniale de Taïwan à la résistance militante ?3) l’écriture et l’imagination littéraire de devenirs-humain et de devenirs-monde alternatifs : comment l’écriture peut fait naître la possibilité d’envisager l’existence d’un monde commun respectueux du divers ?À l’appui d’une lecture écocritique des œuvres de Wu Ming-yi – sans limitation de genre (romans, nouvelles, essais et même travaux académiques) – et leur mise en perspective avec d’autres textes (littéraires ou non) et issus d’horizons géographiques différents, l’objectif de cette thèse est ainsi de réfléchir sur la poétique de la relation telle qu’elle s’exprime dans l’appropriation par Wu de problématiques environnementales dans le contexte spécifique de Taïwan.Nous essaierons de nous intéresser plus particulièrement à l’écopoétique en tant que réflexion sur l’idée de « nature », en tant que programme cosmopolitique et en tant que philosophie concrète et rhizomatique de la Relation. / Due to its highly transversal dimension, the contemporary paradigm of the Anthropocene forces us to profoundly rethink the mapping of knowledge domains. Then, how to reconsider the interstitial spaces between ecology and writing, at an age when the human influence has become the most powerful geophysical force on the planet? By focusing mainly on the Taiwanese contemporary writer Wu Ming-yi 吳明益 (1971-), this thesis addresses these interactions through three lenses: 1) writing and observation of the natural environment; 2) writing and environmental 2 activism and 3) writing and the literary imagination of alternative relational becomings. This thesis offers an ecocritical reading of Wu Ming-yi’s works putting them into perspective with other texts (literary or not) coming from different geographical backgrounds. This study aims at highlighting the way in which Wu’s texts are creating a kind of poetics of Relation in the socio-historical context of Taiwan, in a time when ecological crisis transcend our normative conceptions of the local and the global.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LYO30019 |
Date | 28 March 2014 |
Creators | Gaffric, Gwennaël |
Contributors | Lyon 3, Lee, Gregory B. |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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