Ce travail a deux principaux objets : 1) montrer que la « maladie mentale » est un concept subjectif définissable au moyen de termes philosophiques premiers ; 2) tirer argument de certaines données de fait de la psychopathologie à l’appui de la thèse sartrienne de la liberté (« L’existence précède l’essence »). Notre point de départ est une définition de la maladie mentale formulée par le psychiatre Henri Ey (1900-1977) : « La folie consiste en l’abrogation du libre arbitre. ». Afin de nous faire une première idée de la signification de cette définition, et de tester aussi sa valeur, nous étudions minutieusement deux exemples : la dépendance au tabac, état dont les psychiatres s’accordent à dire depuis la fin des années 90 qu’il est pathologique, et l’homosexualité, état dont les psychiatres s’accordent à dire depuis la fin des années 80 qu’il n’est pas pathologique. Après nous être avisés que l’énoncé définitionnel formulé par Henri Ey est incorrect d'un point de vue de philosophe, nous rectifions son énoncé comme suit : « Est malade mental celui qui croit sérieusement n’avoir pas de libre arbitre. »; puis nous montrons que cet énoncé définitionnel rectifié est exact, et qu’il permet dans certains cas de répondre à la question : « Cet état est-il, ou n’est-il pas pathologique ? ». Enfin, nous montrons que les descriptions cliniques des comportements des grands psychotiques viennent fortement étayer la thèse sartrienne de la liberté en faisant obstacle à la formulation d’une quelconque loi du comportement humain. / This dissertation has two main aims : the first is to show that “mental illness” is a subjective concept, which can be defined using foundational philosophical terms ; the second is to expound an argument for Sartre’s thesis of freedom (“existence precedes essence”) based upon certain observations in psychopathology. To begin with, we consider a definition of mental illness formulated by the famous psychiatrist Henri Ey (1900-1977): “Madness consists in the abrogation of free will”. In order to familiarize ourselves with this definition, and to put it to the test, we first examine two examples in depth : tobacco addiction, which psychiatrists have qualified as pathological since the end of the 1990’s, and homosexuality, which they have deemed to be non-pathological since the end of the 1980’s. After arguing that Henri Ey’s definition is incorrect from a philosophical point of view, we offer the following amended version : “Those who seriously believe they have no free will are mentally ill.”; we then confirm that this amended definition is correct, and show that by using it we can, in some cases, answer the question : “Is this mental state pathological, or non-pathological ?”. Finally, we show how the clinical descriptions of the behaviours of severely mentally-ill patients support Sartre’s thesis of freedom by rendering any formulation of a law of human behaviour impossible.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016DIJOL021 |
Date | 29 November 2016 |
Creators | Seydoux, Guillaume |
Contributors | Dijon, Guenancia, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds