Brahmā est introduit dans l’iconographie tamoule dès la fin du 6ème s. ou le tout début du 7ème s. par les Pallava, probablement originaires du sud de l’actuel Andhra-Pradesh : ils initient simultanément la sculpture sur pierre et le développement de la culture brahmanique dans l’extrême sud de l’Inde. La divinité apparait dans les fondations du Deccan à la même période : elle participe alors essentiellement de la triade qu’elle forme avec Viṣṇu et Śiva. La faveur que connait Brahmā par la suite, puisqu’il préside à la façade nord sur plusieurs temples shivaïtes de la fin de la période Pallava puis de la période Cola, est en revanche inédite dans d’autres traditions régionales : elle trouve sans aucun doute son origine dans la relation complexe de complémentarité et de rivalité qu’il noue avec Śiva - mais aussi Viṣṇu, même si elle est dans ce cas moins conflictuelle - dans l’idéologie royale développée par les rois Pallava, et plus particulièrement telle qu’elle est mise en scène dans l’iconographie narrative du temple Kailāsanātha à Kāñcipuram au début du 8ème s. Les interactions multiples entre les deux divinités s’articulent notamment autour de la confrontation ambiguë du brahmanisme orthodoxe avec une nouvelle forme d’expression du savoir śaiva d’une part, et, d’autre part, autour de la figure du roi, que peut représenter Śiva, et du brahmane, du purohita, incarné par Brahmā. Le contexte et la signification de ces représentations jusqu’au tournant du 10ème s. en regard de l’art contemporain du Deccan mettront en lumière les spécificités du sud tamoul mais aussi ce qui participe de concepts plus largement diffusés qu’il ne semblerait au premier abord. / Brahmā was introduced into Tamil iconography at the end of the 6th century or the very beginning of the 7th century by the Pallava, probably from the south of present-day Andhra-Pradesh: they simultaneously initiated stone carving and the development of Brahmanic culture in the far south of India. The divinity appears in the shrines of the Deccan at the same period: he then essentially participates in the triad he forms with Viṣṇu and Śiva. The favor that Brahmā knows thereafter, since he presides over the north facade on several Śaiva temples of the end of the Pallava period then of the Cola period, is by contrast unprecedented in other regional traditions: it undoubtedly finds its origin in the complex relationship of complementarity and rivalry that it establishes with Śiva - but also Viṣṇu, even if it is in this case less conflictual - in the royal ideology developed by the Pallava kings, and more particularly such as it is staged in the narrative iconography of the Kailāsanātha temple in Kāñcipuram at the beginning of the 8th century. The multiple interactions between the two divinities are articulated notably around the ambiguous confrontation of orthodox Brahmanism with a new form of expression of Śaiva knowledge on the one hand, and, on the other hand, around the figure of the king, which Śiva can represent, and of the Brahmin, the purohita, embodied by Brahmā. The context and meaning of these representations up to the turn of the 10th century in relation to the contemporary art of the Deccan will highlight the specificities of southern Tamil imagery but also its connexion to concepts more widely disseminated than it would seem at first sight.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SORUL192 |
Date | 13 December 2018 |
Creators | Olivier, Virginie |
Contributors | Sorbonne université, Parlier-Renault, Édith |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
Page generated in 0.0026 seconds