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Décentralisation et autonomisation des CEGEP : la production d'un effet-établissement

Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / En matière d'éducation, le Québec est entré dans une ère de décentralisation depuis le milieu des années 1980. Avec le transfert de compétences de l'État vers les CEGEP et leurs acteurs, les questions liées à l'autonomie des établissements se multiplient. De plus, de nouvelles portant sur la production ce que les sociologues de l'éducation appellent un effet-établissement c'est-à-dire, d'accords locaux sur ce qu'il est « bon et juste » de faire dans l'exercice de l'autonomie de l'établissement, voient le jour. L'étude doctorale présentée ici vise à apporter de nouvelles connaissances en sociologie des établissements scolaires sur (1) la décentralisation du palier collégial au Québec, (2) l'autonomie des CEGEP et (3) le processus de production d'un effet-établissement.
Dans un premier temps, la thèse dresse le portrait historique de l'évolution des CEGEP, du rapport Parent à aujourd'hui. Cette étape permet d'identifier les dynamiques sociales qui sont à l'origine du mouvement de décentralisation actuellement en cours.
Dans un second temps, les concepts de décentralisation (Lemieux, 1997), d'autonomie (Rocque et al., 1999) et d'effet-établissement (Picquenot, 1997) font l'objet d'une attention particulière. Utilisés dans diverses disciplines pour l'étude de différents objets, ces concepts sont repris et redéfinis dans un cadre propre à l'étude de l'autonomie des CEGEP. Deux hypothèses de recherche permettent d'orienter notre réflexion: l'une porte sur l'interprétation de la dynamique globale pour la qualifier non pas de décentralisation mais de centra­décentralisation (Lemieux, 1997); l'autre s'appuie sur la théorie des arrangements locaux de Derouet (1992) et considère qu'une disparus. La méthode employée pour recueillir nos données est de nature qualitative. Elle s'appuie sur des entrevues réalisées avec des experts du milieu collégial et des acteurs d'un CEGEP reconnu comme étant particulièrement autonome.
Les résultats visent à (1) qualifier le mouvement de décentralisation à l' oeuvre dans les CEGEP ( dévolution ou délégation), (2) identifier les marges d'autonomie nouvellement acquises grâce à la législation, (3) mettre à jour le point de vue des répondants sur ce qu'ils pensent être l'autonomie d'un CEGEP, et (4) dégager les éléments qui influencent les points de vue des répondants. Le dernier chapitre présente le cas d'un établissement particulièrement autonome et permet de vérifier si les éléments mentionnés par les experts comme influençant la capacité d'autonomie d'un CEGEP sont pertinents et se retrouvent dans l'observation d'un cas concret. Il met également en lumière des éléments internes qui viennent compléter la première analyse.
Les résultats mettent de l'avant qu'au Québec, dans la législation, l'État décentralise effectivement les moyens mais, en même temps, centralise les prises de décisions concernant les fins. Dans les établissements, un double mouvement de centralisation et de décentralisation oppose les administrateurs et les enseignants. Ce contexte provoque des confrontations, et parfois des conflits, peu propices à la prise locale de décisions nécessaire à l'exercice de l'autonomie d'un établissement. L'analyse des pratiques argumentatives permet de conclure que l'exercice de l'autonomie d'un CEGEP dépend de caractéristiques objectives (taille, situation, carte des programmes, etc.) mais également d'éléments subjectifs comme la capacité des acteurs à produire un effet établissement. / As regards education, since the mid 1980's, Quebec entered an era of decentralization. With the transfer of competences from the State towards the CEGEP system, questions relating to the autonomy of school-establishments have multiplied. Moreover, new interrogations relating to the production of what sociologists of education call a school-effect i.e., local agreements on what is « good and right» to do in the exercise of an establishment's autonomy are coming up. The doctoral study presented here aims at bringing new knowledge in sociology of the school establishments on (1) the decentralization of the collegial system in Quebec, (2) the autonomy of CEGEP and (3) the production process of a school-effect.
Initially, the thesis draws a historical portrait of the evolution of the CEGEP system, from the Parent Report to today. This initial phase of the study makes it possible to identify the social dynamics which are at the origin of the now existing decentralization process. Secondly, the concepts of decentralization (Lemieux, 1997), autonomy (Rocque and al, 1999) and school-effect (Picquenot, 1997) are presented. Used in various disciplines, these concepts are reconsidered and redefined within a framework suitable for the study of CEGEPs' autonomy. Two assumptions guide our discussion: One relates to the interpretation of total dynamics in terms of center-decentralization (Lemieux, 1997) instead of decentralization; the other rests on Derouet' s (1992) theory of local arrangements and considers that the use of autonomy is possible if the actors conclude local agreements in order to replace national agreements which no longer exist. The data collection method is qualitative. Interviews were carried out with experts within the colleges as well as with actors from a CEGEP recognized as being particularly autonomous.
The results aim to (1) qualify the movement of decentralization within the CEGEP ( devolution or delegation), (2) identify the margins of autonomy lately acquired through legislation, (3) document the points of view of actors on what is a CEGEP's autonomy, and (4) sort out the elements which influence these points of view. The final chapter presents the particular case of an autonomous establishment and validate the factors mentioned by the experts as influencing the autonomy of a CEGEP. It also clarifies internai elements which supplement the first analysis.
The results show that, in the legislation, the State does in fact decentralize the means and, at the same time, centralizes the required decision-making processes. In school establishments, a movement of centralization and a movement of decentralization opposes administrators and teachers. This context causes confrontations, and sometimes conflicts, not favourable to local decision making necessary for the autonomy of an establishment. Analysis of the argumentative practices makes it possible to conclude that the exercise of autonomy of a CEGEP depends on objective factors (size, situation, chart of the programs, etc.) and also on subjective elements such as the capacity of the actors to produce a school-effect.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33675
Date08 1900
CreatorsDe Saedeleer, Sylvie
ContributorsHamel, Jacques
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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