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Échos d’une tradition mythologique américaine : Joseph Légaré et le tableau d’histoire (1825-1855)

Pour respecter les droits d'auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de ses documents visuels et audio-visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal. / Ce mémoire s’intéresse à la façon dont s’intègrent les tableaux à sujets historiques du peintre canadien-français Joseph Légaré (1795-1855) au sein d’une tradition américaine de représentation picturale. L’analyse du corpus de l’artiste suggère que ce dernier participe à la diffusion de récits mythologiques propres à l’Amérique : à cet effet, la comparaison des œuvres de Légaré aux séries de tableaux du peintre états-unien Thomas Cole (1801-1848) souligne la présence d’une structure cyclique similaire, inspirée des mythologies européennes, mais dans laquelle sont réactualisées de nouvelles données (territoriales, socioculturelles, politiques) proposées par le continent américain. Ainsi, la production de Légaré s’ordonne en fonction d’un archémythe principal, celui de la régénérescence de la nation, et de mythes fondateurs qui retracent les débuts de l’histoire coloniale, alors que se côtoyaient l’Amérindien et le missionnaire jésuite. Tandis que le premier, par association symbolique, devient une figure de rhétorique prédominante dans le discours identitaire tenu par l’artiste, le second y est plutôt célébré pour sa résistance à l’Autre et son courage. À ce chapitre, cette étude démontre l’existence d’une filiation effectuée par l’artiste entre les Canadiens français, les communautés autochtones et les martyrs jésuites, laquelle repose sur le destin tragique qui leur est respectivement associé et le statut de victime qu’ils endossent. Ainsi, la mythologie nationale véhiculée dans les œuvres de Légaré s’articule autour de mythes dépresseurs, axés sur l’idée d’une nation vaincue, mais qui, par la prise en charge de sa mémoire collective, pourra un jour renaître de ses cendres. / The purpose of this study is to integrate the historical paintings of French Canadian painter Joseph Légaré (1795-1855) into an American tradition of pictorial representation. The analysis of the artist’s corpus suggests that he participates in the diffusion of American mythological narratives. Indeed, the comparison between the paintings of Légaré and those of the American painter Thomas Cole (1801-1848) underlines the presence of a similar cyclic structure, inspired by European myths, but in which are updated new territorial, cultural and political data specific to the American continent. From this perspective, the artistic production of Légaré organizes itself according to a main “archémythe”, one of national renewal, and some founding myths, which redraw the beginnings of colonial history, where the Amerindian and the Jesuit missionary predominated. The Indian, by symbolic association, becomes a rhetorical figure in the discourse of national identity formulated by the artist, whereas the Jesuit martyr is rather celebrated for his resistance and his courage in front of the other. In this regard, this study demonstrates the existence of an association made by the painter between French Canadians, Native people and Jesuit martyrs, which is based on the tragic fate that is associated with each group and the status of victim that they had to assume. Consequently, the national mythology represented in the works of Légaré is structured around depressant myths, based on the idea of a defeated nation, but which, by the creation of a collective memory, can, one day, rise from the ashes.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/4454
Date08 1900
CreatorsGaron, Sandrine
ContributorsVigneault, Louise
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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