La thèse s'attache à rendre compte des conditions pratiques et symboliques d'appropriation par les étudiants grévistes de la seconde moitié des années 2000 en France d'une forme d'organisation, l'assemblée générale (AG), qui fait partie de leur répertoire contestataire depuis les années 1960. Il s'agit ainsi de comprendre comment des formes d'action se reproduisent d'une mobilisation à l'autre, c'est-à-dire comment des acteurs en viennent à avoir recours à l'une plutôt qu'à d'autres qu'ils connaissent, comment ils en font l'apprentissage et comment ils la transforment à la marge en la pratiquant. Elle s'appuie principalement sur une enquête ethnographique menée sur les mobilisations qu'ont connu trois sites universitaires entre 2006 et 2010. Les usages des AG sont façonnés par les luttes internes aux groupes sociaux, politiques et syndicaux impliqués dans l'espace de ces mobilisations, de sorte que leur succès tient à la fois à une entreprise symbolique de justification de ces dernières au nom de la « démocratie » par des courants minoritaires, et à leur plasticité. Elles sont en effet investies de toute une palette de rôles – qui n'ont parfois rien à voir avec des normes « démocratiques ». Elles sont ainsi promues par des militants auxquelles elles permettent d'avoir le sentiment de peser sur une masse d'étudiants, et cela d'autant plus qu'ils appartiennent à de petites organisations qui sont loin de pouvoir mobiliser autant d'adhérents. / This dissertation illuminates the practical and symbolic conditions of appropriation of general assemblies (assemblées générales – AG) by striking students in the second half of the 2000s in France. This mode of organization has been part of their contentious repertoire since the 1960s. It tries to understand the recurrence of ways of action from a mobilization to another, that is, how actors come to resort to one of them instead of others they know, how they learn how to practice it and how they slightly transform it in the process. It is mostly based on an ethnographic investigation about the mobilizations of three higher education sites between 2006 and 2010. The uses of AG are shaped by internal conflicts among the social, political and union groups which are involved in the space of these mobilizations, so that their success stems from both the symbolic entreprise of justification of them in the sake of « democracy » by minority currents, and their plasticity. Indeed, they play a whole set of roles – which sometimes have nothing to do with « democratic » norms. They are promoted by activists to whom they give the feeling that they influence a mass of students, especially as they belong to organizations which are far from being able to mobilize as many members.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA010317 |
Date | 12 November 2015 |
Creators | Le Mazier, Julie |
Contributors | Paris 1, Sommier, Isabelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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