Au sortir de quatre années d’une guerre fratricide, les États-Unis s’engageaient sur la voie de la Reconstruction, période qui généra des questions autour de la liberté. Deux catégories étaient au cœur d’une actualité faite de rebondissements multiples : les Noirs et les femmes. Les uns parce que leurs soutiens abolitionnistes souhaitaient obtenir une citoyenneté immédiate (“This is the Negro’s hour”) ; les autres parce qu’elles étaient les alliées de longue date des mêmes abolitionnistes et réclamaient dorénavant le suffrage. Ce fut le début d’alliances, de mésalliances entre les hommes noirs, les suffragists, les femmes noires et leurs soutiens et adversaires respectifs, pris qu’ils étaient dans les péripéties de luttes et de causes qui, bien que complémentaires et concomitantes, demeurèrent souvent différentes voire divergentes sur le plan des principes et des stratégies de lutte, ce qui mena parfois à une hostilité réciproque. Tous entrèrent ainsi dans un jeu continu entre universalisme et particularisme (s) jusqu’à l’avènement du vote féminin (Sud mis à part) en 1920 puis du Voting Right Act (1865). Que la réussite des un(e)s dépendît ou non de la victoire des autres, les défaites successives des un(e)s et des autres montraient quant à elles les réticences d’une société traversée par les convulsions occasionnées par ses contradictions d’origine : depuis qu’elle avait proclamé tous les hommes (hormis les Noirs, les Amérindiens et les femmes) égaux. L’inclusion électorale des Noirs et des femmes fut effective au terme de plus d’un siècle de luttes, d’alliances et de mésalliances qui se succédèrent au milieu de cycles successifs d’adhésions ou d’oppositions souvent tumultueuses d’un bout à l’autre de l’échiquier politique. / In the wake of a tragic civil war, the United States entered a period of Reconstruction that aroused many questions about the notion of liberty. Two groups were propelled into the center of the country’s public debate: Blacks and women. While the former became a central issue because their abolitionist allies wanted them to garner immediate citizenship (“This is the Negro’s hour”), the latter were trying to catch public attention because they had been longtime allies to the same abolitionists and were now claiming their own enfranchisement. That was the inception of a long period made of alliances interspersed with moments of blatant disagreement and even separation between black male militants, suffragists, black female franchise advocators, and their respective supporters or opponents. They were all caught in the twists and turns of struggles and causes that complemented one another. Though their motives were concomitant and compatible, they remained fundamentally distinct, even divergent in terms of principles and strategies, which sometimes sparked mutual hostility. They all entered a cycle of actions oscillating between a universal and a particular claim of the franchise. This situation prevailed until the advent of universal female suffrage in 1920 (except for black women in the South). Whether or not the success or failure of black males depended on the defeat of women, the successive defeats of both groups pointed out the reluctance of a society undergoing the convulsions sparked by its original contradictions stemming from the very period when it declared all men equal; all except Indians, Blacks, and women. The final enfranchisement of both women and Blacks took more than a century of alliances and dissociations in the midst of a tumult of successive support or opposition across the country’s political spectrum.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA100004 |
Date | 19 January 2018 |
Creators | Sylla, Salian |
Contributors | Paris 10, Guerlain, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0017 seconds