Cette thèse revient sur quarante ans de « fabrication » des réfugiés par l'Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (Ofpra) depuis sa création en 1952, où il s'apparente à un consulat pour les réfugiés, jusqu'en 1992, où s'achève sa reconfiguration en administration des demandeurs d'asile. Elle retrace ce faisant la carrière et la trajectoire de la catégorie d'intervention publique du réfugié. Au cours de cette période, la question de l'asile est en effet reformulée en passant du « problème » des réfugiés, à celui des demandeurs d'asile, désignant à chaque fois une catégorie cible à destination de laquelle l'action publique s'oriente en guise de solution. Cette thèse qui appréhende la catégorie de réfugié à partir de ses usages montre qu'il n'y a pas de réfugié « naturel », auquel correspondraient ou non les candidats à l'asile, de la même manière que la Convention de Genève ou la loi sur la création de l'Ofpra ne peuvent être considérées comme des textes neutres qui seraient applicables de façon objective si tant est que les institutions chargées de le faire soient indépendantes. Politiquement et historiquement situés, ces textes n'en sont pas moins des textes flous pouvant être interprétés de manière différente selon les besoins et les périodes. La recherche menée fait ainsi apparaître une catégorie de réfugié qui se reconfigure avec les transformations de l'institution chargée de l'attribuer : celles du profil et des trajectoires sociales de ses agents, de leurs pratiques et des dispositifs organisationnels qui les encadrent, eux-mêmes articulés à des politiques publiques spécifiques... / This Ph.D. explores forty year of "manufacturing" of refugees by the French Office for Protection of Refugees and Stateless (OFPRA) since its creation in 1952, where it was a sort of consulate for refugees, until 1992 when its ends its reconfiguration as an administration for asylum seekers. It traces the career and the path of the category of refugee as a category of public intervention. During this period, the issue of asylum is indeed reformulated from the "problem" of refugees to the "problem of "asylum seekers", designating target destination categories towards which public action is directed. This thesis, which captures the refugee category from its use, shows that there is no "natural" refugee to whom asylum seekers correspond or not. It shows also that the Geneva Convention or the Law on the establishment of OFPRA cannot be considered as neutral texts that would be applicable in an objective manner as long as the institutions in charge are independent. Politically and historically situated, these texts are not less also blurred texts that can be interpreted differently depending on the needs and periods. The research thus shows that the category of refugee reconfigures itself with the transformation of the institution responsible for its award: those of the profile and social trajectories of its agents, their practices and the organizational arrangements that surround them, themselves articulated to specific public policies...
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012POIT5016 |
Date | 20 December 2012 |
Creators | Akoka, Karen |
Contributors | Poitiers, Tarrius, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
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