Au croisement d’une histoire sociale du pouvoir local, d’une ethnographie des mobilisations électorales et d’une sociologie des porte-parole, cette thèse se consacre à l’étude des conditions de représentation électorale des habitants des cités dans une ancienne municipalité communiste de la banlieue parisienne. Elle s’intéresse aux processus de production de porte-parole et à leur accès au pouvoir municipal. L’enquête s’appuie sur des entretiens approfondis et croisés avec les différents protagonistes, sur des observations directes, sur l’analyse d’archives ainsi que sur des statistiques descriptives. La thèse montre que la faible représentation des porte-parole de cités parmi les élus n’est pas tant liée à une crise des vocations qu’à une crise des débouchés dans un marché électoral fermé et dans un contexte de dévaluation du militantisme partisan. La première partie rend compte du déclin du modèle ouvriériste de représentation des classes populaires et du creusement de la distance sociale entre les élus de la gauche municipale et les fractions minoritaires des classes populaires. La seconde partie explique comment les métiers « d’éducateurs » deviennent une filière propice au porte-parolat et offrent un modèle alternatif de militantisme, faisant de l’encadrement de la jeunesse populaire, un nouvel enjeu de luttes dans l’espace du pouvoir local. Enfin, la dernière partie envisage les logiques d’importation de ces conflits associatifs et professionnels dans le champ électoral. La mobilisation des éducateurs de cités aux élections se déroule en plusieurs étapes, passant de la recherche d’alliances avec la gauche municipale à des logiques de concurrence partisane, puis d’opposition. / At the intersection of social history of local power, ethnography of electoral canvassing, and sociology of spokespersons, this thesis focuses on the study of the conditions of the electoral representation of the inhabitants of deprived estates in a former communist local council in the suburbs of Paris. It deals with the process of developing spokespeople and their access to the local power. The survey is based on thorough research, which included interviews with people from a wide variety of political backgrounds, direct observations, and the analysis of archives for study of relative statistics. Thisthesis shows that the poor representation of spokespeople from deprived estates among the elected members of the local councils isn’t so much linked to a lack of vocation as to a lack of prospects in a closed electoral market and in a context of devaluation of partisan commitment. The first part of this thesis accounts for the decline in the working class pattern of representation among the popular classes and the widening of the social gap between the elected members of the municipal left and the minority groups from the popular classes. The second part explains how the roles of community workers are becoming a route for spokespeople and providing an alternative pattern for activists, to guide theworking class youth into the new political arena which focuses on the struggles in the area of local power. Finally, the third part considers the process of bringing a range of conflicts into the electoral landscape. The recruitment in the elections of the youth workers from deprived estates goes through several stages, ranging from attempts to form an alliance with the municipal left to a process of partisan competition, then opposition.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015ENSU0039 |
Date | 13 November 2015 |
Creators | Hadj Belgacem, Samir |
Contributors | Paris, Ecole normale supérieure, Beaud, Stéphane, Pudal, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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