Les discours tenus aujourd’hui sur Georges Darien restent, pour une large part, associés à l’anarchisme. Pour en saisir les limites, la thèse remonte aux sources biographiques. La lecture de son œuvre− aussi riche que méconnue− prendra acte d’un moment fondateur : l’expérience des camps disciplinaires, en 1883. A partir de là, les fictions s’inscrivent dans une démarche contestataire. Le destin littéraire devient spéculaire, véritable miroir d’une âme entrée en résistance. Tenant à la fois de Balzac, Vallès ou encore Mirbeau, l’écrivain dénonce et engage sa responsabilité d’auteur. Combinant avec originalité des personnages et des situations, Darien revisite les problématiques de son époque : rapport à la bourgeoisie, à l’argent, aux institutions, à l’individu. A ce titre, sa littérature est un vaste territoire à explorer. Les pratiques d’écriture et les stéréotypies particulières de la « fin de siècle » font l’objet d’une analyse très critique. L’homme de lettres écrit sa contestation sous toutes les formes : roman, poésie, théâtre, pamphlet, journal, discours. Enfant perdu de la bourgeoisie, livré à la Grande Muette, assiégé par des visions cauchemardesques ; Darien a de quoi nourrir sa résistance scripturaire. Rien ne manquera à la parole libertaire qu’il exerce. Bagnes et armées connaîtront une satire des plus violentes. Famille et instances tutélaires délivreront des idéologies souvent ridicules. Nations et littérateurs donneront l’occasion de discuter la place de l’artiste et de forger un individualisme féroce. Sous le couvert de récits détonants, l’écrivain donne ainsi à voir matière, mais aussi manière. Surenchère, image, caricature, raisonnement par l’absurde, fondent une esthétique originale. La fiction ne fait jamais allégeance à un système de pensée, quel qu’il soit. Le continent littéraire sur lequel nous posons notre regard impose de revoir nos certitudes. Aller à la rencontre de Darien, c’est repenser la question de l’adhésion à l’anarchisme, au naturalisme ou encore au symbolisme. La littérature devient le laboratoire d’une pensée qui n’est jamais partisane, mais toujours soucieuse de décrypter. La démarche comparatiste comme la sociologie permettent d’engager ce décryptage. Finalement, lire ou relire Darien, c’est passer du singulier d’un destin littéraire au pluriel de nos destinées. Le texte retrouve son étymologie de « textus », ce fil qui se fait et défait au gré des écritures et des heurts de l’Histoire collective comme personnelle. / The speeches today Georges Darien remain largely associated with anarchism. To grasp the limits, the thesis goes back to biographical sources. Reading his œuvre− as rich as méconnue− take note of a founding moment: the experience of disciplinary camps, in 1883. From there, fictions are part of a protest action. The literary destiny becomes specular true reflection of a resistor input soul.Holding both Balzac Vallès or Mirbeau, the writer denounces and engages its copyright liability. Combining with original characters and situations, Darien revisits the issues of his time compared to the bourgeoisie, to money, to institutions, to the individual. As such, its literature is a vast territory to explore. Writing practices and specific stereotypes of the “end of century” are the subject of a highly critical analysis. The man of letters wrote his challenge in all forms: novel, poetry, theater, pamphlet, newspaper, speech. Lost child of the bourgeoisie, comes to the Great Muette, besieged by nightmarish visions; Darien has enough to feed his scriptural resistance. Nothing missed libertarian speech he exercises. Bagnes and armies will experience more violent satire. Family and guardianship bodies shall issue often ridiculous ideologies. Nations and writers will provide an opportunity to discuss the place of the artist and forge a fierce individualism. Under the cover of detonating stories, the writer gives to see and matter but also fashion. Increment, picture, cartoon, reductio ad absurdum, founded an original aesthetic. Fiction never pledged allegiance to a system of thought, whatever it is. The literary continent on which we lay our eyes means reviewing our certainties. Go to the meeting of Darien, is rethinking the issue of accession to anarchism, naturalism or symbolism. Literature becomes the laboratory of a thought that is never partisan, anxious to decrypt. The comparative approach such as sociology allow it to engage decryption. Finally, read or reread Darien is spend a singular literary destiny plural of our destinies. The text finds its etymology of “textus” this thread is done and undone at the discretion of the scriptures and clashes of collective history as personal.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA030032 |
Date | 06 March 2015 |
Creators | Lorig, Aurélien |
Contributors | Paris 3, Pagès, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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