Le présent travail de thèse propose une édition critique, une traduction et un commentaire des livres III et IV du traité aristotélicien Du ciel. La réalisation d’un stemma à partir d’une étude systématique des relations généalogiques des soixante manuscrits byzantins et des sources de la tradition indirecte a conduit à la sélection de dix manuscrits indépendants dont les variantes permettent enfin de reconstituer fidèlement les deux familles qui structurent la tradition textuelle du traité. L’apparat critique a été complété par l’ajout systématique des leçons transmises par le commentaire de Simplicius et le modèle perdu de la traduction de Guillaume de Moerbeke, ainsi que dans les occurrences les plus significatives, des leçons de la traduction arabe. Ces recherches construisent une base textuelle neuve pour l’interprétation du traité. On se propose de référer l’unité du De caelo non à un objet d’étude supposé (comme le monde ou le mouvement naturel) mais à un débat engagé contre le Timée sur la conception des principes et de l’explication. Cette perspective produit un principe d’articulation nouveau entre les textes et en particulier entre les livres III et IV. Dans le livre III, qui s’inscrit dans un geste résolument anti-platonicien dans la tradition physique du Περὶ φύσεως, la recherche d’éléments immanents au sensible se révèle aporétique et ne conduit qu’à une doxographie négative. Le livre IV surmonte incidemment la difficulté de normer la matière sans recourir à un principe transcendant en définissant les corps élémentaires par un mouvement naturel, qui permet en fin de compte d’inscrire tous les éléments dans un système topique. / This work proposes a critical edition, a French translation, an introduction and a commentary of books III and IV of Aristotle’s treatise On the heavens. We construct a stemma codicum through a systematic study of the genetic relationships of the sixty extant manuscripts from Byzantium combined with sources of indirect tradition. This in turn allows to select ten independent witnesses whose variants structure the transmission lineage of the treatise along two families. We augment the apparatus criticus with all variant readings transmitted through Simplicius’ commentary and the lost source of William of Moerbeke’s translation, as well as the most relevant ones from the Arabic translation. This results in a new text, which provides a more reliable basis for the philosophical analysis. We then propose a reading of the treatise as a systematic response to Plato’s Timaeus rather than a study of the world or of natural motion. The perspective that the very definition of scientific explanation is at issue makes it easier to account for the scope and unity of the whole treatise, particularly of books III and IV. Book III can be understood as a polemical endeavor to look for sensible principles, reviving the Presocratic tradition of the Περὶ φύσεως, which does not reach resolution but merely results in a critical doxography. On the other hand, book IV finds a way to qualify matter without resorting to an external principle: instead, elemental bodies are defined by a proper natural movement. This makes them all part of a topical system, from which they cannot be isolated.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL106 |
Date | 02 December 2019 |
Creators | Boureau, Mai-Lan |
Contributors | Sorbonne université, Rashed, Marwan |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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