Encore peu explorée à ce jour, la thématique des inégalités environnementales fait l’objet d’un intérêt grandissant en France. Parmi les multiples définitions proposées et les quelques tentatives d’évaluation réalisées, une acception semble toutefois plus fréquemment rencontrée. Cette dernière renvoie à l’existence d’inégalités sociales dans l’accès aux ressources environnementales et l’exposition aux nuisances, risques et pollutions. Cette thèse s’est donc proposée, à l’échelle de la région Ile-de-France, d’explorer les relations qu’entretiennent les caractéristiques physiques de l’environnement et les caractéristiques socio-économiques des individus et des territoires. Partant d’indicateurs statistiques usuels, sociaux et environnementaux, deux typologies multicritères ont été réalisées à l’échelle des 1300 communes franciliennes. Leur croisement permet de confirmer l’existence d’une correspondance globale entre les caractéristiques environnementales et sociales des communes et ce, à la fois à l’échelle régionale ainsi qu’à l’échelle plus réduite des départements de première couronne francilienne. Nos résultats révèlent toutefois des liaisons plus ou moins prononcées selon les facteurs environnementaux renseignés et plus particulièrement selon la nature même de ces facteurs, porteurs d’aménités ou de désaménités environnementales. Cette première lecture est alors complétée par une enquête par questionnaires auprès des habitants de 6 communes franciliennes (600 personnes). L’enquête, centrée sur le vécu environnemental des habitants, réaffirme en premier lieu l’importance de la qualité de l’environnement en tant que facteur de choix et d’arbitrage résidentiel des ménages. Parmi les variables renseignées, deux registres explicatifs apparaissent plus particulièrement structurants des différences de satisfaction constatées: (i) l’ancrage résidentiel et la relation affective qui s’instaure au lieu de vie ; (ii) la confiance que les individus accordent aux moyens d’action collectifs pour prendre en charge les attentes qu’ils expriment en matière d’environnement. Aussi, l’analyse des déterminants de la satisfaction environnementale révèle que la satisfaction serait peut être moins directement dépendante des variables socio-économiques stricto sensu, des caractéristiques « objectives » de l’environnement, que des capacités et aptitudes différenciées des individus de contrôler leur environnement et d’agir sur celui-ci. Ce faisant, les informations livrées par le ressenti de la population in situ adressent des questions à la mesure empirique des inégalités environnementales et au cadre d’analyse, encore aujourd’hui en débat, de telles situations inégalitaires. / Still little investigated until now, the issue of environmental inequalities is a subject of growing interest in France. Among numerous definitions and a few evaluation attempts, one understanding seems to be more common. It refers to social inequalities in regard of both the access to environmental resources and the exposure to nuisances, risks and pollution. This thesis’ purpose was to explore the relations between the physical characteristics of the environment and the socio-economic characteristics of the individuals and the territories on the scale of the Paris metropolitan area. Two multi-criteria typologies were carried out on the scale of the 1300 cities belonging to the Paris metropolitan area, based on usual statistical indicators – both social and environmental. The crossing of these typologies confirmed the existence of an overall match between the environmental and social characteristics of the cities. This appeared to be true both on the regional scale and on a smaller scale, the departments of Paris’ inner suburbs. Our results revealed connections that are more or less distinct depending on the examined environmental factors and particularly on the very nature of these factors, i.e. whether they encompass environmental amenities or desamenities. The empirical research in form of questionnaires and distributed among inhabitants of 6 cities of the Paris metropolitan area (600 people) completed this first approach. The survey, focusing on the personal environmental experience of the inhabitants, initially reaffirmed the importance of environmental quality as selection criteria and residential arbitration for the households. Among the examined variables, two explanatory registers appeared especially structurant of the recorded differences in satisfaction: (i) the residential anchorage and the emotional relation taking place in the living space ; (ii) the trust individuals grant to means of collective action to convey their environmental expectations. Therefore, the analysis of the determinants of environmental satisfaction unveiled that satisfaction would be be less directly related to neither sole socio-economic variables or “objective” environmental data than to the individuals’ differentiated capacities and aptitudes to control their environment and act upon it. Hence, the information collected on site driven by the population’s feeling questions the empirical measurement of environmental inequalities as well as the framework of analysis for such unequal situations– at this stage still an ongoing discussion.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PEST3013 |
Date | 16 November 2009 |
Creators | Gueymard, Sandrine |
Contributors | Paris Est, Orfeuil, Jean-Pierre, Faburel, Guillaume |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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