Return to search

Association entre l’accessibilité géographique aux commerces d’alimentation et le diabète type II chez les adultes québécois : analyse de la banque de données de santé CARTaGENE

Contexte. La mise en place d’environnements favorables à une saine alimentation est indispensable pour assurer la santé de la population, puisque celle-ci est considérée comme étant un déterminant de la santé. De ce fait, une corrélation existe entre les habitudes alimentaires, le diabète de type II et la santé cardiovasculaire. Durant de nombreuses années, les facteurs prédisposant au diabète étaient considérés essentiellement comme des choix individuels. Un nombre croissant de recherches démontrent présentement un lien entre les facteurs environnementaux, y compris l’accessibilité géographique à des choix alimentaires sains, et le diabète.

Objectif. Cette étude vise à évaluer le lien entre l’environnement alimentaire et le risque de diabète de type II pour les résidents adultes de 6 régions métropolitaines du Québec.

Méthodes. Un devis quantitatif comprenant des analyses transversales est utilisé. L’unité d’analyse est l’individu. Un corpus dérivé de la banque de données CARTaGENE est exploité. Pour répondre à l’objectif, un sous-échantillon composé de 8405 adultes habitant les six grandes régions métropolitaines du Québec de la cohorte CARTAGENE est utilisé. Les participants de cet échantillon ont été interrogés sur des sujets liés à leur santé et habitudes de vie. L'exposition aux commerces d’alimentation a été opérationnalisée à partir de zones tampons de 1000 mètres autour des adresses résidentielles et par des calculs de densité et de distance en utilisant les réseaux routiers. Cinq indicateurs de densité ont été calculés : densité des épiceries et des supermarchés, densité des dépanneurs, densité des restaurants-minute, nombre des dépanneurs, et ratio de restaurants-minute et dépanneurs aux supermarchés et épiceries. Trois mesures de proximité ont été calculées : distance au plus proche supermarché ou épicerie, distance au plus proche dépanneur, et distance au plus proche restaurant-minute. Des analyses de régression logistique ont été effectuées pour évaluer les associations entre ces indicateurs et le diabète de type II autodéclaré, en tenant compte des facteurs de confusion potentiels.
Résultats. Nos résultats montrent l’absence de relations statistiquement significatives entre la proximité des points de vente d’aliments, les dépanneurs les plus proches et les détaillants de restauration rapide les plus proches (premiers quartiles dans chaque catégorie), et le statut individuel de diabète de type II. En revanche, l’indice de défavorisation matérielle d’un quartier était positivement et significativement associé au risque de diabète de type II. De plus, le fait de résider dans un « désert alimentaire » était le seul indicateur de l’accès géographique qui était statistiquement et significativement associé positivement au risque de diabète de type II, à la fois dans les modèles univariés (RC = 1,42 ; IC à 95 % : 1,05, 1,90) et multivariés (RC = 1,56 ; IC à 95 % : 1,12, 2,18).
Conclusion. Nos résultats n’ont montré aucune relation significative entre le statut individuel de diabète de type II et la plupart des facteurs de l’environnement alimentaire. La littérature existante a montré une association significative des indicateurs socio-économiques individuels et d’un quartier avec le risque de maladie cardiométabolique, une relation que nous avons également observée dans notre étude, en ce qui concerne le type individuel de risque de diabète de type II. En outre, le fait de résider dans un « désert alimentaire » augmentait considérablement le risque individuel de diabète de type II. Nos résultats suggèrent que les mesures de santé publique pour freiner le diabète de type II devraient simultanément aborder les facteurs de risque individuels ainsi que les aspects pertinents de l’environnement alimentaire et les indicateurs socioéconomiques du quartier. / Context. Recent studies have explored the link between the accessibility to healthy food choices and population health. Specifically, there is a demonstrated association between nutritional habits and cardiovascular/metabolic disease, especially type II diabetes. Inasmuch as a significant corpus of knowledge has focused on individual factors and diabetes risk, emerging studies demonstrate that the food environment, including geographic accessibility to whole and healthy foods, potentially has an impact on individual and population type II diabetes risk. This study draws on data from CARTaGENE, a large cross-sectional province-wide study with 43,000 participants.

Objective. This study aims to evaluate the association between the food environment and type II diabetes risk among adult residents across 6 metropolitan regions of Quebec.

Methods. A quantitative research design is employed, whereby cross-sectional analyses are performed. The unit of analysis is the individual. A subsample of 8405 adults living in the six major metropolitan areas of Quebec of the CARTAGENE cohort was used. Participants in this sample answered questionnaires related to their health and lifestyle habits. Exposures to food environments were operationalized using 1000-meter buffer zones around residential addresses and by distance calculations using road networks. Five density indicators were calculated: density of grocery stores and supermarkets, density of convenience stores, density of fast-food restaurants, numbers of convenience stores, and ratio of fast-food restaurants and convenience stores to supermarkets and grocery stores. Three proximity measures were calculated: distance to the nearest supermarket or grocery store, distance to the nearest convenience store and distance to the nearest fast-food restaurants. Logistic regression analyses were performed to assess associations between these indicators and self-reported type II diabetes, considering potential confounders.

Results. Our results showed an absence of statistically significant relationships between proximity to food outlets, closest convenient stores, and closest fast-food restaurants (first quartiles in each category), and individual type II diabetes status. In contrast, the material deprivation index of a neighborhood was positively and significantly associated with type II diabetes risk. Furthermore, residing in a “food desert” was the only indicator of geographical access that was statistically significantly positively associated with type II diabetes risk, in both univariate (OR = 1,42 ; 95 % CI : 1,05, 1,90) and multivariate (OR = 1,56 ; 95 % CI : 1,12, 2,18) models.

Conclusion. Our results showed no significant relationship between individual type II diabetes status and most food environment factors. Existent literature has shown significant association of individual and neighborhood socioeconomic indicators with cardiometabolic disease risk, a relationship we also observed in our study, insofar as individual type II diabetes risk is concerned. Furthermore, residing in a ‘food desert’ significantly increased individual type II diabetes risk. Our results suggest that public health measures to curb type II diabetes should concomitantly address individual risk factors as well pertinent aspects of the food environment, along with neighborhood socioeconomic indicators.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28593
Date11 1900
CreatorsSirpal, Sanjeev
ContributorsRobitaille, Éric, Paquette, Marie-Claude
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

Page generated in 0.0084 seconds