Une tendance esthétique peu valorisée de l’art contemporain consiste en la création d’œuvres caractérisées par une profusion de motifs girly (petites fleurs, pacotilles, coloris pastels etc.). Nous montrons comment cette esthétique mignonne se distingue du kitsch dont elle partage en partie le vocabulaire. A travers l’analyse d’œuvres de Lily van der Stokker, Martine Aballéa, Karen Kilimnik, Marc-Camille Chaimowicz, Sofia Coppola, ou Janaina Tschappe, notre recherche s’inscrit à la croisée de l’esthétique, de l’histoire de l’art et des études de genre. L'observation du contexte culturel occidental met en évidence le rejet de ce que nous appelons l’esthétique ornementale frivole comme proposition étrangère au canon faussement universel et résolument viril. L’étude de l’ornemental, que nous interrogeons sous le prisme du genre, permet de dégager le mouvement qui sous-tend l’esthétique à laquelle nous nous intéressons : libre et nomade, il n’est autre que celui de la fille, non envisagée ici comme thème mais comme artiste à l’œuvre. Au-delà d’un effet de transvaluation résultant de l’inscription d’une esthétique rejetée jusque là, une dimension cosmique (matérialisée par des figures mythiques et magiques), permet d’inaugurer une vision singulière de l’art et du monde, s’inscrivant comme la voie possible d’un réenchantement : il y a, au cœur de l’esthétique ornementale frivole, mises en puissance à travers un devenir-fille de l’artiste, des valeurs bienveillantes en mesure d’agir sur le réel. Dans cette logique, la débauche ornementale s’assimile à un don. Celui-ci peut être perçu comme une forme de gratitude par laquelle la fille répond au don de la vie. / An aesthetic tendency, which is not usually highly regarded in the contemporary art world, is made up of the creation of works characterized by a profusion of girly motifs (little flowers, cheap junk, pastel colors, etc.). We will show how this cute aesthetics is distinct from kitsch, whose vocabulary it partly shares.By means of an analysis of works by Lily van der Stokker, Martine Aballéa, Karen Kilimnik, Marc-Camille Chaimowicz, Sofia Coppola, or Janaina Tschappe, our research is inscribed at the crossroads of aesthetics, art history and gender studies. The observation of the Western cultural context highlights the rejection of what we call frivolous, ornemental, aesthetics as being a proposal foreign to the falsely universal and resolutely manly canons. The study of the ornemental, which we have subjected to the prism of gender, enables the coming out of the movement underlying the aesthetics which we are interested in: i.e. free and nomadic, it is none other that that of girl-power, not envisaged here as a theme but as the artist at work. Beyond an effect of trans- appraisal, as a result of the inscription of an aestheticism cast aside until then, a cosmic dimension (materialized via mythical and magical figures), leads to the unveiling of a singular vision of art and of the world, regarded as a potential pathway to re-enchantment: there are, at the very core of the frivolous, ornemental, aesthetics, strengthened by means of the artist’s girl-power, benevolent values capable of acting upon reality. Within this logic, the ornemental profusion can be assimilated to a gift. The latter might be perceived as a form of gratitude, thanks to which the girl responds to the gift of life.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA080105 |
Date | 24 April 2017 |
Creators | Soro, Vassilia |
Contributors | Paris 8, Antoine, Jean-Philippe, Berger, Anne-Emmanuelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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