Les techniques biologiques actuelles, en particulier celles qui concernent le génie génétique, sont devenues un domaine de discussion philosophique très actif. Elles soulèvent un nombre considérable d’inquiétudes dont le centre problématique réside dans cette interrogation : doit-on laisser à la technique la possibilité d’une fabrication intégrale de l’homme ? Les réponses habituelles avancées se heurtent soit aux problèmes philosophiques de l’essentialisme naturaliste, soit aux limitations des discours utopiques qui prônent l’arrivée du posthumain. Nous tenterons d’emprunter dans cette recherche une perspective différente, impliquant une double démarche conceptuelle : d’une part, une interrogation de l’image de l’homme à l’oeuvre dans les différents projets biotechniques ; d’autre part, la formulation d’une philosophie de la vie capable d’élucider la signification biologique et humaine de ces projets. Nous affirmerons à cet égard que l’image de l’homme-machine élaborée aux XVIIe et XVIIIe siècles trouve son accomplissement dans les biotechniques actuelles, dans lesquelles l’homme acquiert la condition de locus technicus par excellence. À l’intérieur de cet espace, il s’ouvre la possibilité d’une production technique de l’homme où les capacités normatives de la vie sont mises en question. Nous soutiendrons que les biotechniques s’offrent à l’homme comme une forme d’activité vitale paradoxale, dans la mesure où elles travaillent pour dépasser ou supprimer la polarité dynamique propre au vivant. Il s’agira donc d’analyser– à l’aune de Canguilhem – les fondements de la « fabrique » biotechnique et ses répercussions à l’égard de la valeur biologique de la vie. / Current biological techniques, in particular those concerning genetic engineering have become a veryactive domain of philosophical discussion. These raise a series of significant concerns amongst which thefundamental problem lies in the following issue: should we or should we not allow the technique toassume on its own human improvement in all its dimensions? The customary answers to such matter,encounter with either the philosophical problems of naturalist essentialism, or else, the limitations ofutopian discourses which advocate the virtues of the arrival of the post-human concept. In this research,however, we will attempt to answer through a double conceptual approach. On one hand, a questioningof man’s image, at work in the diverse biotechnical projects; and on the other, the formulation of aphilosophy of life capable of clarifying the human and biological significance of these projects. In thisregard, we will claim that the image of the man-machine outlined in the XVIIth and XVIIIth centuries isfully accomplished by present ongoing biotechnologies in which man acquires the condition of locustechnicus par excellence. This scenario opens up the possibility of a technical production of man, one inwhich life’s normative capacities are currently questioned. We will affirm that biotechnologies imply avital yet paradoxical form of activity insofar as these work towards surpassing or suppressing thedynamic polarity peculiar to living beings. Therefore, our approach will analyse – from the standpoint ofCanguilhem – the basis of the “biotechnical fabric” of the human body and its repercussions regardingthe biological value of life itself.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA040063 |
Date | 30 March 2012 |
Creators | Gutiérrez Privat, José Carlos |
Contributors | Paris 4, Pontificia universidad católica del Perú, Besnier, Jean-Michel, Hanza, Kathia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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