La violence conjugale est un phénomène qui demeure une priorité internationale, compte tenu de sa présence dans plusieurs pays et de ses répercussions énormes en termes de coûts de santé (Organisation mondiale de la santé, 2014). La violence conjugale émise envers les femmes est plus sévère que celle émise envers les hommes (Statistique Canada, 2011, 2016) et entraîne des conséquences plus sévères à long terme tels que des problèmes de santé relatifs à des douleurs chroniques, la dépression, l’abus de drogues et d’alcool (Heise, Ellsberg, & Gottemoeller, 1999). La présente recherche s’est penchée sur deux facteurs de risque de la violence conjugale masculine mesurés auprès d’une population clinique : les traits de personnalité psychopathique (primaire et secondaire) et les deux dimensions de l’insécurité d’attachement (anxiété et évitement). Pour apporter plus de nuances, la sévérité de la violence conjugale (mineure et sévère) a été considérée dans l’examen des trois formes de violence conjugale (psychologique, physique et sexuelle). En raison du peu d’appuis empiriques disponibles, la présente étude propose une question de recherche visant à explorer les liens entre les deux dimensions psychopathiques (primaire et secondaire) et les trois formes de violence conjugale (physique, psychologique et sexuelle) selon leur niveau de sévérité (mineure et sévère). En s’appuyant sur la documentation plus volumineuse sur l’attachement, les hypothèses proposées portent sur les deux insécurités d’attachement (anxiété et évitement) qui seraient associées positivement à l’émission de deux formes de violence (physique et psychologique) et où seule l’anxiété d’abandon serait associée à la violence sexuelle. À partir de questionnaires auto-rapportés utilisés auprès d’un échantillon de 226 hommes en consultation clinique pour des difficultés conjugales ou de violence, des régressions multiples hiérarchiques ont été conduites. Les résultats révèlent que l’anxiété d’abandon est significativement reliée à l’émission de violence psychologique mineure, physique sévère et sexuelle mineure. L’évitement de l’intimité, pour sa part, n’est pas lié significativement aux six formes de violence lorsque l’anxiété d’abandon et la psychopathie sont prises en compte. Les résultats révèlent également que la psychopathie primaire est significativement reliée à l’émission de violence psychologique sévère et sexuelle sévère. La psychopathie secondaire, quant à elle, est uniquement reliée à l’émission de violence psychologique mineure. Au plan clinique, ces résultats suggèrent entre autres l’importance d’évaluer et de prendre en considération les différents enjeux reliés aux insécurités d’attachement et aux traits psychopathiques chez les hommes consultant pour des problèmes de violence conjugale.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/10511 |
Date | January 2017 |
Creators | Gagnon, Christine |
Contributors | Brassard, Audrey |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Christine Gagnon, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 2.5 Canada, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.5/ca/ |
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