Certaines séries télévisées américaines proposent un traitement riche et problématique des voix féminines. Ainsi, Ally McBeal (Fox, 1997-2002), Sex and the City (HBO, 1998-2004), Desperate Housewives (ABC, 2004-2012) et Gossip Girl (The CW, 2007-2012) utilisent une voix-off féminine, mettent en scène des discussions entre femmes et ont pour personnages principaux des femmes qui prennent la parole dans la sphère publique. L’analyse de ces voix multiples démontre comment les dispositifs centrés sur la voix et le discours participent de la représentation des femmes, de la féminité et des rapports de genre à la télévision américaine. Cette recherche s’inscrit dans les études télévisuelles féministes en proposant une synthèse des courants qui constituent cette approche. L’analyse des contenus est associée à une prise en compte du contexte de production tout en ébauchant une étude des processus de réception. Ces trois dimensions permettent d’envisager les séries comme des « actes-en-société ». Les études filmiques et télévisuelles, l’histoire et les sciences de l’information et de la communication notamment sont convoquées pour étudier les représentations du genre dans un corpus d’épisodes de séries, d’entretiens avec des professionnels et de réactions de téléspectatrices et téléspectateurs.Si les voix des femmes n’ont pas toujours eu droit de cité dans les médias américains, elles émergent massivement dans les séries depuis les années 1990 notamment grâce à l’héritage du soap opera, genre audiovisuel féminin mettant au premier plan des relations interpersonnelles et des dilemmes moraux. La pratique du commérage apparaît comme un modèle pour de nombreux récits sériels mettant en scène l’intimité. Les séries inscrivent ainsi les voix des femmes dans une économie médiatique en réseaux proposant une réactualisation des représentations du genre. / Several recent American TV series offer an original treatment of women’s voices. Ally McBeal (Fox, 1997-2002), Sex and the City (HBO, 1998-2004), Desperate Housewives (ABC, 2004-2012) and Gossip Girl (The CW, 2007-2012) use female voiceovers, emphasize women’s talk and center on female characters who have a public voice. Analyzing these voices shows how audiovisual apparatuses centered on voice and speech convey specific representations of women, femininity and gender on American television.This research mobilizes feminist televisual studies in focusing not only on contents, but also on production and reception. Thus TV series can be understood as « social acts », that have a direct impact on society. Borrowing tools from film and television studies, history and media studies is necessary to analyze the series’ episodes, several interviews conducted with TV writers and online reactions from viewers.American media contained women’s voices for a long time. They started to appear in TV series in the 1990s, in part through the influence of the soap opera genre, which focuses on interpersonal relations and moral dilemmas. Gossip is a gendered practice linked to the soap opera, it is a model for many contemporary serial narratives that foreground intimacy. The series set women’s voices in a networked economy and thus re-actualize gendered representations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015USPCA164 |
Date | 05 December 2015 |
Creators | Le Fèvre-Berthelot, Anaïs |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Frau-Meigs, Divina |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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