Cette thèse examine le poids du genre dans la structuration de la demande scolaire à Ouagadougou. Elle traite particulièrement du rôle des femmes dans la modulation des inégalités scolaires au sein des ménages. La recherche mobilise les données du recensement de 2006, celles d’une enquête quantitative sur l’implication des pères et des mères dans la scolarisation et des entretiens semi-structurés avec des femmes chefs de ménage réalisés en 2009, afin de revisiter de façon approfondie le résultat souvent observé en Afrique subsaharienne d’une meilleure scolarisation des enfants dans les ménages féminins. L’analyse porte d’abord sur les propriétés sociologiques du statut de « femme chef de ménage » et regarde l’élément qui le légitime comme une catégorie distincte de celle des hommes chef d’un ménage et lui confère une cohésion de groupe. Elle s’intéresse ensuite à la variation de la demande scolaire selon le sexe du chef de ménage et celui des enfants en lien avec leur statut familial. Il ressort des résultats que moins que le statut de chef de ménage, les configurations familiales particulières des structures dirigées par une femme en font des environnements favorables à la scolarisation des enfants, surtout des garçons. Il apparaît également une complexité et une ambiguïté du rapport à l’école de ces ménages, qui sont plus néfastes pour la scolarisation de certaines filles, conséquence des rapports sociaux de sexe inégaux dans la société exacerbés par le besoin en main-d’œuvre domestique des familles urbaines. La thèse met ainsi en lumière les potentialités des données du recensement pour une approche sexuée des stratégies scolaires familiales en milieu urbain burkinabè. / This thesis examines the mediating role of gender in the demand for child education in Ouagadougou. It specifically addresses the influence of women in the modification of educational inequalities within households. The research utilizes census data from 2006, data from a quantitative study on the involvement of fathers and mothers in education, and semi-structures interviews with female heads of household conducted in 2009, to elaborate on results often observed in sub-Saharan Africa that children are often better educated in female-headed households. The analysis deals primarily with sociological priorities of the status of the “female head of household” and examines the element that legitimizes them as a distinct category from male heads of household, creating a cohesive group. The study focuses then on the relationship between demand for schooling and the sex of the head of household as well as, the sex of children in relation to family status. The results demonstrate that regardless the status of the head of household, particular family configurations with structures headed by women provide a conducive environment for the education of children, especially for boys. A complex and ambiguous finding also emerged in regards to the schools of these households, which proved to be more harmful to the education of some girls as a result of unequal gender relations in society exacerbated by the need for domestic labor in urban families. This thesis sheds light on the potential for census data to provide a gender-based approach to family education strategies in urban Burkina Faso.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA100186 |
Date | 11 December 2012 |
Creators | Wayack Pambè, Madeleine |
Contributors | Paris 10, Cosío-Zavala, María-Eugenia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds