En proie à la guerre civile depuis son indépendance en 1948, l’Union de Myanmar (Union de Birmanie avant 1989) a connu de grandes difficultés dans le processus de construction d’un État-nation moderne. Envisagé sur des bases fédérales à l’indépendance, le pouvoir politique s’est caractérisé par une très forte centralisation, en particulier à la suite des coups d’État militaires de 1962 et 1988. Se faisant, la conception de l’identité nationale portée par le pouvoir central, largement liée aux éléments constitutifs de l’identité du groupe majoritaire (au delà d’une rhétorique et d’une imagerie classique d’« unité dans la diversité ») a continuellement fait l’objet de contestations, plus ou moins radicales. Accordant une place importante au contexte historique du sujet, ce travail examine le rôle de l’école dans le processus de construction nationale au Myanmar, en s’appuyant sur une grille de lecture simple : quantité,qualité, identité. L’accessibilité de l’école à travers le territoire national, les enjeux liés aux méthodes d’enseignement et à la langue d’instruction, les caractéristiques du « roman national » produit sous les gouvernements successifs ainsi que les compléments et alternatives à l’école publique proposés par la société civile et les groupes armés sont examinés en détails. L’ouvrage se conclut sur les perspectives de réformes de l’éducation dans le Myanmar post-SLORC/SPDC (la junte qui a dirigé le pays de 1988 à 2011), tentant de comprendre comment les enjeux identifiés au cours de ce travail se posent dans le nouveau contexte politique birman. / Born as a federal state in 1948, the Union of Myanmar (Union of Burma up to 1989) experienced great difficulties in the process of building a modern Nation-state. While political authority has been very centralizedin practice, especially after the army took over in 1962 and 1988, the official discourse on the nation and itshistory has been increasingly based on the components of the Burman majority identity (beyond the classical “unity in diversity” rhetoric), contributing to legitimize ethno-nationalist alternative conceptions of the Nationand armed struggle. This work focuses on the roles played by schooling in the perspective of nation-building. After examining the relation between schooling and nation-building over the different phases of Myanmar’s history, we move on todescribe schooling under the SLORC/SPDC (1988-2011), using a simple analytical lens : Quantity, Quality, Identity. Issues regarding the accessibility of schooling across the territory, teaching methods, language policiesand the conception of the nation conveyed by the national curriculum are examined in details. The last section of this work focuses on the complements and alternatives to education in public schools, set up by the civil society and the numerous armed-group that still exist in contemporary Myanmar. We conclude on education reform perspectives in post-SPDC Myanmar, trying to understand how the stakes and challenges identified in this work should be apprehended in the post-2011 political context.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013INAL0016 |
Date | 10 December 2013 |
Creators | Salem-Gervais, Nicolas |
Contributors | Paris, INALCO, Delouche, Gilles, Delouche, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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