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Sous le signe de Moïra : l’univers féminin dans l’œuvre romanesque de Julien Green / Under the Shadow of Moïra : the Representation of Women in the Fictional Work of Julien Green

Julien Green a avoué avoir recours à l’art pour y enfermer tout ce que le monde lui offrait de déplaisant, voire d’inquiétant. Son équilibre mental dépendait de cette démarche créative et cathartique. Une telle expérience a fait surgir un univers tourmenté, dominé par des forces maléfiques dont l’influence voue les êtres au tragique. Dans une logique tout d’abord conventionnelle, les figures féminines apparaissent comme l’image la plus visible d’influences néfastes. Leur drame provient de l’obsession extrême d’un corps porté à les trahir. Qu’elles soient laides ou belles, l’attachement à leur image mine l’existence des héroïnes et les voue à la déchéance, car elles deviennent le champ de bataille où les forces du bien et du mal s’opposent. Elles sont alors pour Green le support privilégié d’une réflexion qui sonde la profondeur de l’imprégnation tragique des récits de fiction.L’encadrement social et religieux apparaît comme une forme de protection de la femme face au mal auquel elle semble promise. Mais la soumission aux normes bourgeoises s’avère pernicieuse : elle enferme les êtres sur eux-mêmes et nourrit fatalement en eux les caractéristiques propices au développement d’un mal dont l’évolution se révèle incontrôlable. En dépit de la charge négative attribuée à nombreuses de ses héroïnes, Green dépasse la représentation misogyne première. La femme bénéfique, souvent imparfaite mais purifiée par les peines endurées, par son besoin de vivre dans la vérité, devient le signe discret d’une ouverture face au tragique. Par sa présence Green parvient à introduire subtilement dans ses romans l’espérance chrétienne, sans rendre son œuvre édifiante. / Julien Green admitted turning to art to encompass everything in the world he found unpleasant or even worrying. His mental well-being depended on this creative and cathartic practice. It brought to the forefront a tormented universe dominated by malevolent forces, with tragic consequences for those involved.In accordance with conventional logic, female characters are portrayed as bearing the brunt of these harmful influences. Their drama springs from an obsession with their bodies which is destined to betray them. Be they ugly or beautiful, their attachment to their image undermines them as heroines and dooms them to failure, for they become the battlefield on which the forces of good and evil are opposed. For Green they are the preferred medium through which he fathoms the depths of the tragic in his works of fiction. The social and religious setting of the novels may appear to be a form of protection for women in the face of the evil which awaits them. But their compliance to the norms of the bourgeoisie proves to be harmful: it imprisons them within themselves and, fatally, engenders characteristics which lead to the development of an evil which proves to be out of control.In spite of the negative charges against numerous of his heroines, Green rises above simple misogyny. The altruistic woman, often far from perfect, but tempered by hardships endured, becomes, by her need to live the truth, a discreet sign of hope in the face of tragedy. It is through his female characters that Green succeeds in introducing subtly the notion of Christian hope in his novels, without making his work 'edifying'.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA040112
Date17 October 2013
CreatorsNeves Alves Castela da Costa, Teresa
ContributorsParis 4, Auroy, Carole
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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