Gabriel García Márquez évoque dans son œuvre un espace géographique et culturel particulier à partir duquel il pense le monde : la Caraïbe. Au moyen d’un nouveau langage élaboré à partir des modes d’expression esthétiques qu’il juge consubstantiels à cette réalité, García Márquez met son œuvre au service de la reconnaissance de la spécificité géographique et culturelle de la Caraïbe, et du continent latino-américain. Leur singularité est le produit de leur complexe processus historique : l’histoire doit être relue et réécrite. L’enjeu de la création de García Márquez est de transcrire sa réalité, de la poétiser. Lieu devenu mythique, la Caraïbe est aussi et surtout un espace sentimental : l’intrusion constante de la prospection autobiographique transforme l’œuvre de García Márquez en un espace de mémoire, de réflexion et d’imagination qui sont actionnées par la nostalgie. D’un récit à un autre, l’identité culturelle de la Caraïbe se construit et construit celle de l’écrivain. L’affirmation constante de la spécificité de la réalité culturelle est le facteur primordial qui oriente et impose le défi créatif. La portée universaliste de son œuvre réside au sein même de son processus créatif : si le discours identitaire ramène toujours vers le particulier, la création esthétique projette l’œuvre vers la sphère de l’universel. La diversité culturelle de la Caraïbe est mise en scène au travers d’images qui sont révélatrices de la manière dont García Márquez pense cette présence plurielle. Point de départ de toute réflexion comparatiste, l’étude de la dimension étrangère dévoile des dimensions mythologiques et symboliques qui sont communes à d’autres cultures. / In his work, Gabriel García Márquez recalls a particular geographical and cultural space, the Caribbean, through which he apprehends the world. By way of a new language developed through means of aesthetic expressions that he deems inherent to his reality, García Márquez puts his writing at the service of the recognition of the geographical and cultural specificity of the Caribbean and the Latin American continent in general. Their singularity is the product of their complex historical process: the history must be read again and rewritten. García Márquez’s challenge in creation is to transcribe his reality, to poeticize it. Transformed into a mythical place, the Caribbean is first and foremost a sentimental space: the constant intrusion of autobiographical exploration transforms the literary and journalistic work of García Márquez into a realm of memory, reflection, and imagination that are driven by nostalgia. From one story to another, the cultural identity of the Caribbean is built and builds with it that of the writer. The constant affirmation of that particular cultural reality is the primary factor that guides and imposes the creative challenge. The universal scope of his work lies within his creative process: if the identity discourse always brings back to the particular, the aesthetic creation projects the work into a universal sphere. The cultural diversity of the Caribbean is mirrored through images indicative of the manner in which García Márquez considers and enhances that plural presence. As a starting point for any comparative thinking, the study of the foreign dimension reveals mythological and symbolical dimensions that are common to other cultures.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA038 |
Date | 11 March 2016 |
Creators | Habib, Elsa |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Pageaux, Daniel-Henri |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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