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La poésie aveugle : pour une éthique pragmatique de la lecture / The blind poetry : for a pragmatic ethic of reading

On n’aborde jamais un texte sans une série d’acquis et de présupposés. Ceux-ci déterminent l’idée que l’on se fait du langage, du sens, du texte, de la littérature, de l’écrivain, de la lecture. Tout un ensemble d’idées non-formulées viennent conditionner l’expérience que l’on fait du texte. Dès lors, une image de la littérature opère inconsciemment dans l’esprit du lecteur et tend à limiter le panel d’expériences que celui-ci peut faire de l’œuvre. Nous croyons que cette image procède d’une certaine science critique, héritière d’une tradition philosophique qui valorise la connaissance en premier lieu. La littérature est alors asservie au projet cognitif que la communauté se donne. Nous avons souhaité proposer un nouvel abord du texte qui puisse débrider les connexions possible à celui-ci. Une approche pragmatique et empirique qui s’attache davantage à maximiser le gain éthique et existentiel en germe dans la relation à l’œuvre littéraire qu’à dégager une saisie conceptuelle de ce que serait l’œuvre. Non plus cerner ce que le texte voudrait dire, mais multiplier les branchements. Pour appuyer cette nouvelle présentation, nous avons étudié la relation entretenue par trois poètes avec la peinture (Artaud, Michaux, du Bouchet). Nous avons tenté de démontrer que leur relation au langage impliquait une autre manière de lire - davantage tournée vers les conséquences affectives et perceptives de l’expérience. En même temps que la critique d’une certaine perspective dominante sur la littérature (conventionnalisme, herméneutique, phénoménologie...) notre thèse propose, éclairée par une pluralité de regards (philosophes, peintres, poètes, tradition judaïque), un nouveau champ d’expérience. / One can’t approach a text without a series of presupposed knowledge determining the idea one makes about language, meaning, text, literature, the writer and reading. A whole ensemble of unformulated ideas influences the experience of the text one can have. Then, an image of what literature is or supposed to be operates secretly in the reader’s mind - limiting the spectrum of experiences. We believe that image proceeds from a certain critical science, successor of a philosophical tradition enhancing knowledge above all. Literature is then enslaved by the cognitive project of the community. We wished to propose a new way of approaching the text - so we could unbridle the possible connections to it. A pragmatic and empiric approach more concerned by the ethical and existential benefit of the literature encounter than by a conceptual understanding of what the work may be. Not wondering what the text means but what one can do with it. We studied the relationship between three poets (Artaud, Michaux, du Bouchet) and painting, trying to demonstrate that their relation to language is asking for a new way of reading (concerned with perceptive and affective consequences). Our thesis is both criticizing a certain dominant perspective on literature (conventionalism, hermeneutic, phenomenology...) and proposing by the means of different angles (philosophers, painters, poets, judaic tradition...) a new field of experience.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA040032
Date21 March 2016
CreatorsLaborde, Paul
ContributorsParis 4, Lichtenstein, Jacqueline
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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