Centrée sur l’analyse systématique de l’oeuvre poétique de Z. Gippius, la présente thèse tâche de démontrer que le mythe de l’androgyne sous-tend la poésie de cet auteur et permet de la lire comme une première mise en action d’un projet utopique d’humanité transfigurée. La thèse procède des points de convergence entre les thèmes propres aux réflexions utopiques (personne, amour et société) et les principales situations discursives de la poésie lyrique. Aussi se structure-t-elle en trois parties qui progressent de l’androgynie comme principe constitutif de la personne idéale (étudiée à travers le JE du sujet lyrique) vers la conception de l’amour androgyne (qui établit la relation entre le JE du sujet lyrique et le TU de l’allocutaire) et, enfin, vers la dimension collective de l’androgynie (avec le NOUS comme reflet d’une divino-humanité androgyne) Se penchant sur l’emploi que Gippius fait de l’antithèse, cette étude tente de saisir la démarche créatrice du poète-symboliste qui partirait d’une recherche quasi obsessionnelle des opposés pour aboutir à la synthèse universelle et se traduirait à travers le champ sémantique de l’union et de la fusion, à travers la place stratégique en fin de texte des mots et des séquences qui expriment cette sémantique et, surtout, à travers l'emploi de l’oxymore et du paradoxisme, tous deux relevant de la coincidentia oppositorum dont le mythe de l’androgyne est une des manifestations.C’est à un véritable acte démiurgique que l’on assimilerait l’écriture de Gippius au fil de laquelle, grâce à la fluidité des genres et des incarnations des principes masculin et féminin l’androgynie devient le principe fondateur de l’univers poétique tout entier. / By systematically analysing the poetry of Zinaida Gippius, this thesis attempts to show that the myth of the androgyne underlies the poet’s work, letting it be read as the initial stage of implementation of a utopian scheme of transfigured humanity. The thesis proceeds from the points of convergence of the themes characteristic of utopian thinking (person, love and society) and the principal discursive situations found inlyric poetry. It is ordered in three parts, progressing from the androgynous as a constitutive principle of the ideal human being (examined through the lyric subject I) to the conception of androgynous love (establishing the relationship between the lyric I and the YOU addressed), and finally to the collective dimension of theandrogynous (where the WE is the reflection of an androgynous humanity-divine).Considering the use Gippius makes of antithesis, this study attempts to grasp the symbolist poet’s creative process, which appears to spring from an almost obsessive search for opposites, and to lead to universal synthesis, as translated through the semantic field of union and fusion, through the strategic positioning at theend of the text of the words and sequences that express this semantic field, and especially through the use ofthe oxymoron and the paradox, both being part of the coincidentia oppositorum of which the myth of the androgyne is one manifestation.The writing of Gippius can be likened to a veritable demiurgic act via which, thanks to the fluidity of the genders and the incarnations of the two fundamental principles – the masculine and feminine – the androgynous becomes the founding principle of the whole poetic universe.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012STRAC016 |
Date | 28 September 2012 |
Creators | Blinova, Olga |
Contributors | Strasbourg, Enderlein, Évelyne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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