Solution de la « dernière chance » pour les patients atteints d'une grave maladie cardiaque, la transplantation n'est pas qu'une modification corporelle : elle apparaît également comme un choc émotionnel, représentationnel, social. Les questions relatives à l'inclusion d'une part d'autrui en soi, la vision d'un corps ouvert, fragmenté, en partie remplacé, les perturbations potentiellement engendrées dans l'ensemble des sphères sociales (telles la famille et le travail) font de la greffe un événement d'importance dans la biographie de l'individu. Toutefois, la lecture de cet événement par les personnes greffées apparaît encadrée par des normes et des discours qui tracent les « bonnes » et les « mauvaises » façons de penser et de se comporter. Ainsi, la représentation mécaniste du corps et un respect envers le donneur qui doit se faire distant constituent des règles que les patients doivent apprendre et gérer. Considérant que l'expérience de la transplantation est de ce fait éminemment sociale et s'inscrit dans un processus de socialisation secondaire, nous analysons les accords ou les résistances vis-à-vis de ces normes et représentations. En mobilisant les données issues d'enquêtes qualitatives (entretiens, observations) et quantitatives (questionnaires), nous démontrons que la définition de la greffe est variable, oscillant entre « maladie » ou support positif de sens pouvant déboucher sur la figure du « greffé professionnel ». / "Last chance" solution for patients with severe heart disease, transplantation is not only a body modification: it also appears as an emotional, representational, social shock. Including part of an Other into oneself, imagining one's body open, fragmented and partially replaced, and being potentially disturbed in all social spheres (such as family and work) make of transplantation a major event in the biography of the individual. However, the reading of this event by transplant recipients appears framed by norms and discourses that draw the lines bewteen the "right" and "wrong" ways of thinking and behaving. Thus, the mechanistic representation of the body and the respect for the donor are rules that patients must learn and manage. Considering that the experience of transplantation is consequently highly social and constitutes a secondary socialization process, we analyze the the individual's agreeing with or resisting to these norms and representations. Mobilizing data from qualitative research (interviews, observations ) and quantitative ones (surveys), we demonstrate that the definition of transplantation is variable, ranging from "illness" to positive support for meaning that can lead to the figure of the "professional transplant recipient".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013LORR0154 |
Date | 21 November 2013 |
Creators | Biaudet, Julien |
Contributors | Université de Lorraine, Stébé, Jean-Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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