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La transmission intergénérationnelle au féminin dans deux romans de Marie-Sissi Labrèche : Borderline et La lune dans un HLM

Le phénomène du transfert intergénérationnel sous-tend la construction identitaire puisque, derrière elle, se dissimulent les marques signifiantes de l'histoire filiale, familiale et personnelle de 1'héritier. La structuration individuelle dépend grandement de l'aptitude des prédécesseurs filiaux à élaborer et à assimiler les entraves qui ont ponctué leur expérience de vie. D'une défaillance dans la mécanique d'introjection à l'incorporation entière d'un deuil, en passant par l'enkystement de fantômes, les expériences traumatiques ingérées contaminent tous les individus procédant de cette filiation. Puisqu'il est principalement inconscient, le legs psychique qui s'opère entre les diverses générations d'une même lignée filiale, expose la progéniture à s'adapter à quelconque héritage reçu, aussi déformateur qu'il soit. L'étude de la mécanique de transmission implique, ici, à la fois le phénomène générateur de passation et le processus de réceptivité qui résulte du défaut dans le transfert intergénéalogique. Dans Borderline (2000) puis dans La lune dans un HLM (2006), l'auteure Marie-Sissi Labrèche se penche sur la dynamique complexe que recèle l'héritage filial au féminin et sur les répercussions intrapsychiques qui en découlent. Prédéterminées par une hérédité psychique en défaillance, c'est au sein d'un microcosme féminin terré dans la mélancolie, que les protagonistes sont mises en scène dans les œuvres de Labrèche. Ancrées dans une problématique identificatoire depuis l'enfance, celles-ci se voient confrontées soit au bienveillant sacrifice, se risquant ainsi à être entièrement sacrifiées, soit à la quête de l'inconnu, s'exposant alors à une insoutenable culpabilité. En quête de sens, elles oscillent ainsi entre la contrainte de réciprocité filiale et la négation des origines. L'écriture introspective jalonnée d'émotions résiduelles liées à l'enfance et de fantasmes d'autocréation est tout à fait symptomatique de l'antinomie qu'avive la transmission psychique. S'inventer en métaphorisant son histoire de vie appose à l'identité de l'auteur une estampille de singularité, d'originalité, d'autoformation et de rupture tout en participant à la continuité et à la pérennité par l'acte de création lui-même.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : héritage, intergénérationnel, féminin, Marie-Sissi Labrèche, psychisme, dette, mimésis, emprise, autoformation, création.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3852
Date10 1900
CreatorsLeduc, Naïdza
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3852/

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