Cette recherche propose un éclairage sémiotique européen sur la signification politique de l’altérité analysée pour le cas de la migration nippo-brésilienne à travers les époques et les espaces. Si l’immigration des Japonais au Brésil date de 1908, celle des Brésiliens descendants de Japonais, les nikkeijin ou nikkei-brésiliens, a été officiellement et légalement encouragée par les autorités japonaises depuis 1990. Ces migrants dits dekassegui, des immigrés supposés temporaires, s’y sont pourtant progressivement établis. Ils y occupent principalement des emplois non qualifiés. Notre recherche analyse les modalités d’apparition des immigrés dans l’espace public de chacune des deux sociétés à travers les discours produits sur eux et par eux-mêmes. L’émergence d’un « espace médiatique » des migrants japonais au Brésil puis celle d’un espace médiatique brésilien lusophone au Japon reflètent la nécessité pour les immigrés d’être représentés et témoigne de leur statut au sein de leur société d’immigration. L’existence d’un espace médiatique brésilien au Japon, qui constitue l’un des éléments fondateurs du sentiment communautaire des émigrés brésiliens, fait écho à la manière dont leur présence a longtemps été maintenue invisible dans l’espace public japonais. La mise en perspective des deux mouvements migratoires, du Japon vers le Brésil puis du Brésil vers le Japon, souligne le rôle de l’héritage de l’altérité à travers les générations, dans le temps court et le temps long dans la formation des identités mixtes. L’analyse du statut de cette population nippo-brésilienne révèle les caractéristiques qui fondent l’identité nationale, brésilienne comme japonaise, et montre que, dans le contexte de la globalisation et des migrations internationales contemporaines, la définition de la « culture » est résolument une affaire d’ordre politique. / This research paper proposes a semiotic analysis of migrants' political identity based on the case-study of Japanese-Brazilian migrants. While the Japanese started emigrating to Brazil in 1908, subsequent generations of Japanese-Brazilians, referred to as 'Nikkeijin' or 'Nikkei-Brazilians', were officially and legally encouraged to migrate back to Japan in 1990 to pursue unqualified jobs, primarily in the industrial sector. These 'dekasegi', or temporary migrants, eventually prolonged their stay in Japan. By focusing our attention on public and official speeches about migrants, we can get a sense of the latter's emerging presence in both societies' public spaces. Migrants' ethnic media provide a space for representation in the host society and reflect the evolution of their societal status. Brazilian ethnic media in Japan, in particular, has played a major role in the upbringing of the migrant community, offering dekasegi greater visibility in the Japanese public space, long denied until recently. The comparative analysis of both Japanese emigration to Brazil and Japanese-Brazilians' emigration to Japan reveals what it means to be an immigrant across spaces and generations. In effect, we hope to shed a light on the making process of mixed identities as well as national identities. Examining the status of Japanese-Brazilians makes it obvious that in a context of globalization, the definition of both immigrants’ culture and nationals’ culture, remains a political stake for both the sending and the receiving country.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010LYO20083 |
Date | 10 December 2010 |
Creators | Cherrier, Pauline |
Contributors | Lyon 2, Seizelet, Eric, Lamizet, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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