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D'improbables ouvriers ? Les ouvriers d'industrie poitevins, entre dissolution et recomposition des collectifs / Improbable workers ? The poitevins workers in industry, between dissolution and reorganization of collectives

Les ouvriers de l'industrie, largement étudiés par la sociologie puis peu à peu délaissés au profit d'autres catégories du salariat, méritent pourtant qu'on porte à nouveau le regard sur eux. D'une part parce que les transformations du monde industriel et les récurrentes fermetures d'usine impactent les manières d'être au travail. D'autre part, parce qu'ils ont longtemps été observés dans des bastions industriels. Or la communauté d'agglomération poitevine présente la spécificité d'être largement sous-industrialisée. La singularité des ouvriers poitevins mérite d'être interrogée, sous l'angle de l'appréciation du travail et sur le plan de l'action collective. La recherche a porté sur quatre usines localement implantées : Michelin, Sagem, Saft, Schneider Electric. L'usine étant à la fois lieu de travail et de socialisation, elle modèle et façonne les manières d'être et de faire de ses ouvriers de sorte qu'être ouvrier chez Michelin, ce n'est pas tout à fait la même chose que d'être ouvrier chez Schneider, à la Saft ou à la Sagem. A cette première ligne de partage s'en ajoutent d'autres : affaiblissement des collectifs à l'aune des transformations de l'organisation du travail, clivages générationnels, appréhensions différenciées du travail et de l'emploi. L'érosion des collectifs a pour conséquence de rendre improbables les mobilisations. Pourtant, elles émergent çà et là, prenant des formes différentes selon les contextes. Tout porte ainsi à croire que le contexte grandissant de précarisation peut contre toute attente faire renaître les mobilisations salariales à l'aune de configurations spécifiques. L'ouvrier poitevin est-il un ouvrier contestataire ou un salarié ordinaire ? / The industrial workers - widely studied by sociology then gradually abandoned in favor of other categories of wage labor - deserve that we look at them again. On the one hand because the transformations of the industrial world and recurrent factory closings have an impact on the ways of being at work. On the other hand, because they have long been observed in industrial bastions. But the Poitiers conurbation has the specificity to be largely under- industrialized. The singularity of Poitiers workers deserves to be raised in terms of the appreciation of the work and in terms of collective action. The research focused on four factories locally based : Michelin, Sagem, Saft, Schneider Electric. The factory is a workplace which plays a part in socialization, she build ways of being and doing of his workers so being a worker at Michelin is not quite the same as to be a worker at Schneider, the Saft or Sagem. here are other dividing lines : weakening collective in terms of changes in the organization of work, generational cleavages, differentiated labor and employment concerns. The erosion of collective has the effect of making mobilizations improbable. Yet they emerge here and there, taking different forms in different contexts. And it really seems that the growing context of insecurity can against all expectations revive mobilizations in specific configurations. Is the worker of Poitiers a protest worker or an ordinary employee ?

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014POIT5002
Date16 May 2014
CreatorsAunis, Émilie
ContributorsPoitiers, Moreau, Gilles
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage

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