Ce mémoire portera sur le problème de la signification, dans la pensée de Heidegger, de la métaphysique moderne, à partir de la conception de l’histoire de l’être qu’il développe dans les années 1930. Plus précisément, nous nous baserons sur l’écrit Die Zeit des Weltbildes, que l’on retrouve dans le recueil nommé Holzwege, mais également, dans une moindre mesure, sur l’écrit Niezsches Wort « Gott ist tot » du même recueil. Nous commencerons par introduire le lecteur à l’idée qu’il se fait de la métaphysique en général dans son rapport à l’homme, et du nihilisme que constitue son histoire, lequel s’accentue à l’époque moderne. Nous rentournerons alors brièvement aux premiers commencements de la métaphysique, chez Parménide et Platon principalement, dans le but de dégager les aspects de la métaphysique moderne qui y ont trouvé leur source. C’est alors que nous entrerons dans le vif du sujet, en expliquant en quoi consiste l’inauguration de la métaphysique moderne chez Descartes qui, face à l’obligation religieuse, pose la confirmation autonome de la vérité qui trouve son lieu propre dans la conscience de soi. Il sera dès lors question de montrer précisément comment se fait cette confirmation par soi-même du vrai, au travers de certaines notions centrales de l’analyse heideggerienne : la pro-position, la présentation et la représentation, l’instauration, la production, l’obtention, la préhension et la compréhension, notamment. Nous analyserons ensuite le mouvement de la volonté du sujet qui sous-tend cette confirmation autonome du savoir jusqu’à son aboutissement chez des penseurs tels que Schopenhauer. Nous mettrons par le fait même en évidence le rapport fondamental, souligné par Heidegger, entre le sujet et son objet, l’homme moderne se soulèvant et se donnant lui-même le statut éminent de centre de référence de toute chose, rapportant à lui-même tout chose. Ce mémoire se terminera par l’analyse que fait Heidegger d’un phénomène propre à la modernité, et donc émanent de la métaphysique qui aura été examinée au préalable, soit la science moderne. Celle-ci constitue la voie privilégiée où l’homme moderne, après avoir sciemment pris position au centre du monde, peut « procéder » dans le monde comme dans son royaume, un monde qui se révèle alors comme étant essentiellement à sa disposition. La science, émanant selon Heidegger de la conception moderne de la vérité et de l’étant, se révèle alors non seulement comme une réalisation de la métaphysique qui aura été analysée dans les chapitres précédents, mais peut-être même comme le phénomène duquel Heidegger semble s’être inspiré pour développer son idée de la métaphysique moderne. / The present thesis explores the nature of the Heideggerian critique of Modern Times and of the metaphysics that constitutes their foundation, a critique that is based on the notion of the history of Being as conceived by Heidegger in the1930s. We will do so through a close reading of Die Zeit des Weltbildes, as well as of Nietzsches Wort « Gott ist tot », two essential writings found in the collection of texts called Holzwege. First, we will have a look at his idea of metaphysics in general, and of nihilism as the principle behind it’s history, of which we will then examine the first phases, leading to the emergence of Modern Times. At that point, we will explain of the nature of the inauguration of this era in Descartes’ philosophy, where he opposes the self-confirmation of truth by the human subject to religious obligation, a confirmation happening in self-consciousness. The modalities of this modern principle of knowledge will be examined, through key notions of Heidegger’s analysis: proposition, presentation, representation, production, objet, prehension, comprenhension, etc. After which a look at the human will as the main motor of this autonomous confirmation of truth, all through modern history up to philosophies such as that of Schopenhauer, is necessary to understand how Heidegger interprets this determination of truth in the light of the relation between man and his world. In his eyes, the Modern Times see man standing up to consciously assert himself as the center of reference of the whole world, bringing everything back to himself, therefore reducing ontology to anthropology. This paper will then, at the end of it’s path, take a close look at the way Heidegger interprets one of Modern Time’s main phenomena, originating according to him in modern metaphysics, that is to say modern science. It will reveal itself to be the privileged way by which man, after his positioning at the center of the world, proceeds through the world as his kingdom, all beings essentially being at his disposal. Modern science, this accomplishment of modern thought, almost seems to be the main inspiration from which he derives his theory concerning the essence of this thought.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/5510 |
Date | 10 1900 |
Creators | Dion, Jean-François |
Contributors | Piché, Claude |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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