Dans la littérature de la Corne de l’Afrique d’expression française, on assiste très souvent à l’image caricaturée des personnages féminins qui sont engagés dans un quotidien difficile à vivre. Aussi bien dans les textes de Waberi que dans ceux de Nuruddin Farah, les personnages féminins sont constamment en fuite pour échapper au destin tragique d’une existence douloureuse où la misère morale et matérielle constitue un obstacle majeur. Si l’un des facteurs qui tend les personnages féminins vers une marginalisation effective est en rapport avec un espace acariâtre, dominé « par la volonté assassine d’un soleil impérial » (Waberi : 2002.32), il y en a également d’autres qui contribuent à étouffer leur identité dans un environnement traditionnel où « tout ce qui sort du troupeau est l’ailleurs, le lointain inconnu, les limbes du néant » (Waberi : 2002.104), . Nous intégrons cette perception essentiellement misogyne dans une dimension critique où la marginalisation liée à l’exploration du corps féminin dans Les Nuits d’Addis-Abeba se précise au fil de la narration à travers les différents rites sexuels gravés dans la chair des personnages féminins comme « une surface sur laquelle la société inscrit les différentes modalités de transaction » (Rangira Gallimore : 1994. 56). La présente thèse s’interroge dans un premier temps sur les problématiques liées à la question du genre dans l’univers romanesque des écrivains de la Corne de l’Afrique tout en prenant en considération l’imaginaire populaire et les faits sociologiques relatifs aux représentations de la femme dans cette même zone géographique. / In the Horn of Africa French-speaking literature, there are very often the caricatured images of female characters who are engaged in a difficult daily life. In both texts Waberi and Nuruddin Farah, female characters are constantly on the run to escape the tragic fate of a painful existence where moral and material/financial poverty is a major obstacle. If one of the factors that tends the female characters towards effective marginalization is related to a cantankerous space, dominated “by the vicious will of an imperial Sun”, there are also others who are contributing to stifle their identity in a traditional environment where "anything out of the herd is the elsewhere, the unknown distance, the limbo of oblivion”. We integrate this essentially misogynist perception in a critical size where marginalization related to exploration of the female body in” the nights in Addis Ababa takes shape over the narrative through exploitation the sexual rites that is graved in the flesh of female characters as” a surface where society registers the various terms of transaction”. This present thesis questions initially on issues related to the gender issue in the novelistic universe of writers while taking into account the popular imagination on the representations of women in the Horn of Africa.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012DIJOL015 |
Date | 12 November 2012 |
Creators | Djama Said, Ared |
Contributors | Dijon, Poirier, Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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