Cette dissertation traite des (re)configurations postcoloniales de la résistance et de la
négociation comme concepts permettant d’aborder les représentations des conflits
nationaux dans les littératures Africaines contemporaines. Ensemble, ces concepts ouvrent
de nouvelles voix et possibilités de se remémorer, de raconter, et de lire la violence en
problématisant non seulement les discours sur la guerre civile en Afrique, mais aussi les
conceptions d’histoire nationale, de la mémoire, et de leur représentation. Si cette étude
cherche à reconfigurer la négociation et la résistance au-delà des définitions qui tendent à
les opposer, elle se consacre surtout à développer la notion de négociation comme stratégie
de dépassement, de lecture, et d’écriture, qui, néanmoins, ne vise pas de résolution. La
négociation implique ainsi une conception pluraliste d’un pouvoir d’action sociale,
politique, et culturelle.
Cette dissertation avance que la négociation est un concept d’écriture et de lecture
qui intervient dans les événements, discours, et pratiques de remémoration en prenant
compte de leurs multiplicités et définitions instables. Cette étude explore les manières selon
lesquelles Nuruddin Farah, Chenjerai Hove, Yvonne Vera, Chimamanda Adichie, et Sefi
Atta déploient la négociation et la résistance comme outils d’engagement esthétique et
sociopolitique dans la narration de la violence en Somalie, au Zimbabwe, et au Nigeria. En
outre, la négociation marque mon analyse de l’intervention des textes dans les discours
d’historiographie et de représentation. Si ces romans mettent en exergue la généalogie
complexe du conflit postcolonial, ils négocient aussi les implications multiples, incluant la
leur, dans les questions problématiques de la responsabilité et de la représentation. La
vii
négociation représente un acte conscient à travers lequel nous reconnaissons l’instabilité de
toute bataille politique, morale, ou éthique sans pour autant céder à un cynisme paralysant.
De par son approche négociée et interdisciplinaire, cette dissertation ne fait pas
qu’entrer en débat avec des discours multiples des études postcoloniales, Africaines, et
littéraires. Elle intervient aussi dans les conceptions de la nation, la violence, la mémoire, la
responsabilité, et la justice selon les études philosophiques, politiques, et culturelles. Outre
les critiques littéraires, les chapitres interrogent les théories de penseurs tels Ngugi wa
Thiong’o, David Jefferess, Pheng Cheah, et Wole Soyinka. Cette approche éclectique
reflète l’attention des romans à la complexité irréductible des responsabilités individuelles
et collectives dans les récits d’histoire et d’appartenance nationales. Cet engagement
négocié avec les questions entourant la postcolonialité, malgré la dominance actuelle des
discours de la globalisation, permet de reconceptualiser l’approche postcoloniale pour
contrer les analyses déhistorisées et décontextualisées des conflits sociopolitiques en
Afrique.
Le chapitre 1 élabore les concepts clés de la dissertation. Le chapitre 2 explore la
résistance et la négociation dans le langage figuré métonymique dans les représentations de
la guerre en Somalie. Le chapitre 3 se consacre à l’analyse de la figure de la spectralité dans
la narration de l’histoire et de la violence nationales au Zimbabwe. Finalement, le chapitre
4 négocie les concepts de représentation et de responsabilité dans les récits du trauma
postcolonial au Nigeria.
viii
Mots-clés : négociation, résistance, littératures africaines, violence, responsabilité, nation,
représentation / This dissertation is concerned with literary and postcolonial (re)configurations of
resistance and negotiation as concepts through which to approach representations of
postcolonial conflict in contemporary African literatures. These concepts operate at various
levels of the narratives and open new routes for remembering, narrating, and reading
violence through their problematization of discourses on African civil wars and political
violence, on the one hand, and conceptions of national history, memory, and representation,
on the other. While this study reconfigures negotiation and resistance beyond some of their
earlier postcolonial definitions, it focuses on developing the notion of negotiation itself as a
coping, reading, and discursive strategy which, nevertheless, does not aim for a resolution.
Rather than a weakening of resistance, negotiation implies a pluralistic conception of
social, political, and cultural agency.
This dissertation posits negotiation as a concept of writing and reading which
actively engages events, discourses, and remembering practices through their multiple
facets and blurred or unstable boundaries. More specifically, this study explores the ways in
which novelists Nuruddin Farah, Chenjerai Hove, Yvonne Vera, Chimamanda Adichie, and
Sefi Atta deploy negotiation and resistance as tools for aesthetic and socio-political
engagement in postcolonial narratives of conflict in Somalia, Zimbabwe, and Nigeria.
Further, negotiation marks my reading of the texts and their intervention in national and
global approaches to historiography and representation. While the novels foreground
complex genealogies of postcolonial conflict, they also negotiate problematic issues of
interrelated responsibilities and representations, including their own. In this sense,
negotiation represents a conscious act through which we recognize the instability of any
iii
political, moral, or ethical battle while not allowing that realization to develop into
paralyzing cynicism.
Through its negotiated and interdisciplinary approach to narratives of violence, this
dissertation does not only engage with multiple discourses deriving from postcolonial,
African, and literary studies. It also intervenes into conceptions of the nation, national
violence, memory, accountability, and justice from philosophical, political, and cultural
fields of study. In addition to critical perspectives on contemporary African literatures, the
chapters interrogate the works of a diverse range of theorists such as Ngugi wa Thiong’o,
David Jefferess, Pheng Cheah, and Wole Soyinka. This eclectic approach asserts and
reflects the novels’ attention to the irreducible complexity of local and global factors as
well as individual and collective responsibilities in the production of narratives of national
history and belonging. A negotiated engagement with discourses surrounding questions of
postcolonialty in the era of globalization discourses helps reconceptualize the postcolonial
perspective to resist dehistoricized and decontextualized accounts of political and social
conflict in African contexts.
Chapter 1 elaborates the key concepts and theoretical contexts which shape the
dissertation as a whole. While chapter 2 explores resistance and negotiation in figurative
language through metonymy in the representations of the Somali civil war, chapter 3
engages with the trope of spectrality in the complex narration of history and national
violence in Zimbabwe. Finally, chapter 4 negotiates concepts of representation and
responsibility in narratives of postcolonial trauma in Nigeria.
iv
Keywords : negotiation, resistance, African literature, violence, responsibility, nation,
representation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/7116 |
Date | 12 1900 |
Creators | Mzali, Ines |
Contributors | Harting, Heike |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | English |
Detected Language | English |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.087 seconds