Cette étude a pour sujet le caractère thérapeutique du châtiment dans l’œuvre de Platon. Nous souhaitons montrer que le pouvoir thérapeutique du châtiment, tel que le conçoit Platon, repose sur l’action purificatrice qu’il exerce sur l’âme injuste. Dans un premier temps, nous mettons en évidence l’originalité de la théorie platonicienne du châtiment par rapport à la conception rétributive de la justice qui exerce une emprise sur la morale grecque de l’époque. Nous exposons les raisons qui amènent Platon à rejeter la vengeance et à attribuer à la peine une fonction curative. Dans un second temps, nous nous intéressons à l’étiologie du vice dans le but de déterminer ce qui, précisément, doit faire l’objet de l’action thérapeutique du châtiment. Nous examinons les implications de l’analogie entre la maladie et le vice afin de voir ce qu’elle peut nous apprendre sur la nature de l’injustice. Nous considérons par la suite la possibilité d’interactions causales entre le corps et l’âme pour voir si le corps peut avoir une certaine responsabilité dans l’injustice de l’âme. Enfin, dans un troisième temps, nous nous penchons sur le mode d’action du châtiment afin de comprendre par quel moyen l’administration de la peine arrive à restaurer la justice dans l’âme du condamné. Nous prenons le contre-pied de certaines thèses qui assimilent les effets du châtiment à ceux du régime et de l’enseignement. Nous soutenons que ce n’est pas comme outil de conditionnement que le châtiment peut guérir l’injustice, car l’âme injuste doit d’abord être débarrassée des opinions qui font obstacle à la justice avant de pouvoir tirer un quelconque profit de l’enseignement et des bonnes habitudes de vie. C’est pourquoi le châtiment doit prendre la forme d’une purification. À ce titre, nous pensons que son action doit être rapprochée de celle de l’elenchos. / This study focuses on the therapeuthic nature of punishment in Plato’s work. We aim to demonstrate that the therapeutic power of punishment, as conceived by Plato, is based on its purifying action on the unjust soul. Firstly, we highlight the originality of Plato’s theory of punishment in contrast to the retributive conception of justice that exerted influence on the moral values of ancient Greece. We explain the reasons why Plato rejects vengeance and attributes a curative function to punishment. Secondly, we delve into the etiology of vice in order to determine precisly what should be the object of punishment. We examine the implications of the analogy between disease and vice to understand what it can teach us about the nature of injustice. We then consider the possibility of causal interactions between the body and the soul to see if the body can bear some responsability for the soul’s injustice. Lastly, we explore the mode of action of punishment to understand how administering it can restore justice in the condemned individual’s soul. We challenge some theses that liken the effects of punishment to those of regimen and education. We argue that punishment cannot cure injustice as a mere tool of conditioning, as the unjust soul must first rid itself of opinions that hinder justice before being able to benefit from education and good habits. Therefore, punishment must take the form of purification. In this regard, we believe that its action should be likened to that of elenchos.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32841 |
Date | 08 1900 |
Creators | Reinhardt, Tristan |
Contributors | Monteils-Laeng, Laetitia |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
Page generated in 0.0027 seconds