La mobilité du monde est permanente et cependant fugace, pour partie visible et invisible. La peinture contient à la fois un espace immobile mais mouvant, plan mais profond. Une couleur rehausse sa complémentaire et le sec réagit à l’humide. Cette succession de dualités sensibles, observable dans mes tableaux, instaure une tension. Cette dernière me permet de restituer avec justesse les liens qui se tressent entre les éléments participant du visible. La peinture dans sa profondeur propre creuse une distance qui servira de base à l’agrandissement de la sensation spatiale par l’écart. Elle prend naissance dans le rapport au lointain provenant de l’observation du paysage naturel et des éléments mouvants qui le constituent. De l’imprégnation qui en résulte ressort une structure constante du visible par-delà les particularismes, ce que l’acte pictural vise à saisir avec justesse par-delà l’apparence. La discontinuité entre les éléments impliqués dans le réel et l’incidence du vide fondateur de l’espace est un point de correspondance entre le visible du monde et celui de la peinture. L’usage de la réserve et l’emploi de formes ouvertes, de lignes discontinues obtenues par dissociation du geste, entre autres subterfuges déjouant la volonté consciente d’évoquer, sont parmi les moyens plastiques dont je me dote pour atteindre une correspondance structurelle au visible. La mobilité du monde naturel instaure celle de la peinture ainsi que celle du regard qui y déambule dans une relation de transfert et de continuité qui est l’objet de cette recherche. / The mobility of the world is constant and however fleeting, partly visible and invisible. Painting contains at the same time motionless and moving, flat and deep space. A colour enhances its complementary one and the dry reacts to the wet. This succession of sensitive dualities, which canbe seen in my paintings, sets up some tension. The latter allows me to accurately restore the links that are twining the involved elements of the visible. Painting in its own depth delves a distance which will serve as an enlargement of the spatial sensation. It originates in the reference to the distant coming from the observation of natural landscape and the moving elements that are part ofit. The impregnation that ensues brings out an abiding structure of the visible across the particularities, what the pictorial act aims at pointing with accuracy beyond the surface. The discontinuity between the elements which are involved in the real and the impact of the emptiness of the space are an interchange of the visible of the world and the painting one. The use of blank areas and open forms, of discontinuous lines which were made from dissociation of gesture, among other subterfuge eluding the aware will of conjuring up, are among the plastic means I useto get a structural correspondence with the visible. The mobility of the natural world sets up the mobility of painting such as the one of the act of looking which strolls around it in a relationship of transfer and continuity which is the object of this research.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA01H305 |
Date | 03 December 2016 |
Creators | Morlon, Julie |
Contributors | Paris 1, Grammare, Gisèle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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