Le Liber contra collatorem est un traité composé par Prosper d’Aquitaine en 432-433, qui réfute les positions d’un certain « conférencier », c’est-à-dire l’auteur des Conférences, Jean Cassien. C’est dans cette œuvre que Prosper, défenseur de saint Augustin et de sa doctrine de la grâce, a pu fournir la critique la plus complète des théories propagées par les adversaires provençaux de l’évêque d’Hippone, en s’appuyant exclusivement sur des extraits tirés de la Conl. XIII « Sur la protection de Dieu ».En abordant, dans une première partie, les aspects les plus importants de l’œuvre (finalité du traité, modus operandi, genre littéraire, pratiques polémiques, enjeux théologiques), la présente thèse cherche à défendre l’hypothèse qu’en composant son Liber, Prosper a voulu constituer un dossier à charge suffisamment argumenté pour obtenir de l’évêque de Rome une condamnation officielle de ce que l’on a nommé le « semipélagianisme » et, par là, la reconnaissance de l’autorité de la doctrine augustinienne en matière de grâce. La seconde partie consiste en l’étude de l’ensemble de la tradition manuscrite du traité et des témoignages médiévaux le concernant, qui permet de mettre en évidence une histoire du texte aussi riche que complexe, qui justifie pleinement l’établissement d’une nouvelle édition – la première qui soit critique – de nature à corriger un textus receptus, datant de 1711, qui ne laisse pas d’être par endroits problématique. Cette édition est assortie d’une traduction française et d’une annotation destinée à éclairer les passages les plus importants ou les moins facilement compréhensibles du texte. / The Liber contra collatorem is a treatise written in 432-433 by Prosper of Aquitaine, who refutes the positions taken by a certain “lecturer”, by which John Cassian is meant, author of the Conferences. As an advocate of Augustine and of his doctrine of grace, Prosper has provided in this work most fully his criticism of the theories expressed by the bishop of Hippo’s Southern-French opponents. In order to do this, Prosper built only on excerpts from Conference nr. 13, “On the protection of God”. The first part of this thesis addresses the principal aspects of the work: the purpose of the treatise, the modus operandi, the literary genre, polemical practices, and theological issues. In doing so, this thesis defends the hypothesis that Prosper wrote his treatise in order to assemble a sufficiently argued file to obtain an official condemnation by the bishop of Rome of what has been called “Semipelagianism” and thus the recognition of the authority of the Augustinian doctrine of grace. The second part presents a study of the manuscript tradition of the treatise and of its medieval testimonies, which allows unraveling a rich and complex textual history. Hence, a new edition is justified, the first critical one, correcting and replacing the textus receptus dating from 1711, which is problematic at various points. The edition here presented is provided with a French translation and annotated in order to cast light on the most important or les easily comprehensible passages of the text.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040053 |
Date | 02 June 2014 |
Creators | Delmulle, Jérémy |
Contributors | Paris 4, Zarini, Vincent, Mattei, Paul |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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