Les Bwaba du Burkina Faso montrent une grande prédilection, dans leur expression orale, pour un recours à l’implicite consistant à dissimuler la parole au moyen des sons de leurs xylophones. Cette dissimulation s’exerce principalement à propos des identités individuelles et collectives. C’est là une façon, pour eux, de masquer leur pensée tout en la dévoilant, afin de susciter à tout moment chez leurs auditeurs l’éveil de l’esprit, le questionnement, la curiosité. Ils disposent à cet effet de deux genres musicaux différenciés, tous deux dévolus à la louange, dont chacun forme un corpus spécifique : les devises senké et les chants bassé. Le recensement, la description et l’analyse de cette manière d’être, de dire et de faire constituent l’objet de la présente thèse.Le plus souvent sans recours aux paroles verbalisées, ces musiques de louange offrent un exemple hautement élaboré de transmission des signifiés. L’étude s’applique en priorité à ces modalités instrumentales pour interroger les processus de transposition de la parole à la musique, qui nourrissent cette société dans son quotidien et dans ses fêtes. Enoncer de façon voilée, par les sons du xylophone, le nom d’un groupe ou d’un individu permet de faire montre d’une grande maîtrise du langage musical, comme de la gestion des relations sociales et des possibilités de communication entre les membres de la communauté. Cette étude ambitionne de démontrer que « la parole du xylophone » témoigne, chez les Bwaba, d’une exceptionnelle mise en cohérence de l’intelligence productive et de l’intelligence perceptive / The Bwaba from Burkina Faso are very partial to using implicitness in their oral communication, i.e. to conceal speech within the sounds of their xylophones. This concealment applies mostly to individual and collective identities. It is for them a way to mask their thoughts, while unveiling them at the same time, in order to create an awakening of spirit, and arouse questioning and curiosity among their audience. In order to achieve that, they can use two differentiated musical genres, both meant for praise and with a specific corpus each: mottos or senké, and songs or bassé. The object of this PhD is to make an inventory, to describe and analyse this way of being, of saying and of doing.The musics of praise, which most of the time do not use any verbal speech, give a highly elaborate example of transmission of the signified. This study first of all applies to instrumental modalities, in order to question the process of transposition of speech into music, a process which nurtures the Bwaba society in its daily life and holy days and feasts. Enunciating in a veiled way the name of a group or a person, through the sounds of xylophone, enables them to show their great skills in musical language, and also in the management of social relationships and in communication possibilities among members of the community. The present study wishes to demonstrate that "xylophone speech" shows, for the Bwaba, an exceptional setting into coherence of the productive and perceptive intelligence.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013TOUR2006 |
Date | 11 April 2013 |
Creators | Bourget, Anne-Laure |
Contributors | Tours, Gosselin, Guy, Lannoy, Michel de |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Sound |
Page generated in 0.002 seconds