Exercer la sémiotique sans s’intéresser au monde de la vie, c’est condamner l’analyse à l’insignifiance, car le sens est cette direction indéterminée que tracent nos vies, individuelles et collectives, depuis que nous existons. Les textes et les objets qui composent le monde portent en conséquence tous, bien qu’à des degrés d’évidence variables, l’empreinte d’une multitude de vies humaines.Dans sa foulée, la vie humaine marque ainsi les textes et les objets qui croisent son chemin, ainsi que les activités qu’elle accomplit pour parvenir à ses fins et, ce faisant, persister dans son cours. Sur sa lancée, elle confère à ces existences et ces expériences une forme symbolique, celle de l’idée qu’elle dessine, malgré elle, de sa propre persévérance.C’est ce parcours, ou ce récit – car la vie, à travers ses péripéties, écrit aussi un récit –, que cette thèse vise à retracer en vue de définir la forme de vie, cette notion introduite par Algirdas Julien Greimas, au début des années 1990, dans les études sémiotiques, et qui, aujourd’hui, interpelle les sémioticiens désireux d’inscrire leurs recherches dans le champ des sciences de la culture, mais sans clairement savoir ce qu’il retourne de cette notion aux contours sinueux comme le sens. Instaurant le dialogue entre les sémioticiens de l’École de Paris qui se sont intéressés à la question, ce texte se propose de reconsidérer le statut existentiel des formes de vie, de décrire comment elles émergent dans l’expérience, de typologiser leurs variétés, enfin, d’expliquer comment, à terme, elles parviennent à colorer de leurs éthiques les milieux humains. / Doing semiotics without paying attention to the realm of life amounts to condemn analyses to insignificance, because meaning is this indeterminate direction that our individual and collective lives always trace. Texts and objects that are part of the world therefore all bear the imprint of a multitude of human lives, albeit with varying degrees of evidence.In its wake, human life thus marks texts and objects that cross its path, as well as the activities it carries out to achieve its goals and, in so doing, to persist in its course. In its track, human life gives these existences and experiences a symbolic form, that of the idea it draws of its own perseverance.It’s precisely this path, or this narrative – because life, through its adventures, also writes a narrative –, that this thesis aims to recount in order to define the concept of form of life introduced by Algirdas Julien Greimas in semiotic studies, at the beginning of the 1990s, and which, today, challenges semioticians wishing to place their research in the field of cultural studies, but without clearly knowing what returns from this notion as sinuous as meaning. Encouraging a dialogue between the semioticians of the Paris School Semiotics who have investigated the topic, this dissertation proposes to reconsider the existential status of the forms of life, to describe how they emerge from experience, to provide a typology of their varieties and, finally, to explain how, in the long run, they succeed in colouring human worlds by their ethics.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019UBFCH001 |
Date | 18 January 2019 |
Creators | Perusset, Alain |
Contributors | Bourgogne Franche-Comté, Université de Neuchâtel (Suisse), Boutaud, Jean-Jacques, Herman, Thierry |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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