Migration, exil, déportation, transplantation, exode, expatriation, autant de mots pour qualifier le départ d’un pays. Autant les sciences sociales se sont attachées à comprendre la migration sous toutes ses formes depuis longtemps, autant la psychologie « de la migration » n’en est qu’à ses débuts. Elle s’est, pour l’heure, surtout intéressée aux difficultés rencontrées par les immigrés, mais peu à l’émigré.Il est donc question dans ce travail de tenter de mettre à jour les processus psychiques, et dynamiques préalables au départ. Pour ce faire, j’ai choisi de me mettre également en situation de migration pendant le travail de la recherche, pour rencontrer, accompagner et prendre en charge des candidats aux départs, et des migrants en situation de transit. S’est révélé, au cours de ce travail, la complexité due aux emboitements des différents espaces de réalités auxquelles chaque sujet a à faire. Malgré tout, il est possible de dire que les processus migratoires se mettent en place à partir de contextes tyranniques (familiaux, sociaux) au sein desquels l'emprise et la violence sont au cœur du lien. Le prétexte économique, souvent mis au premier plan, vient symboliser la dualité dette / réparation de la dette, et semble consécutif au fantasme de meurtre qui agite le groupe familial. La migration manifeste une forme de libido d'expression épistémophilique. Elle est la mise en acte d'une quête de sens sur la jouissance de l'autre, parent, de la violence qu'il a agie en tyrannisant le groupe. La migration est métaphore, mais elle est aussi symptôme ; elle est à la fois tentative de mise en conflit par le déplacement de l’originaire aliénant, et répétition par retournement de mécanismes de rejet, d’exclusion. / Migration, exile, deportation, transplantation, exodus, expatriation are as many words to describe leaving a country. Though for a long time, social sciences have been attempting to understand all forms of migration, migration psychology is starting out. Up to now, it was interested in studying the immigrant's difficulties more than the emigrant.This study tries to update the psychic and dynamic process preliminary to departure. This is why I deliberately became a migrant during the whole research: I encountered, accompanied and took in charge prospective and transit migrants.My work enlightened on the complexity due to the diverse and intricate spaces of realities each subject has to deal with.However, migratory processes can be described as induced by oppressive contexts (in family or society) where control and violence are at the core of the bond. Economic motives are often put forward: they symbolize the duality of debt and reparation, and seem to be resulting from the murder fantasy in the family group.Migration denotes a form of libido and of epistemophilic drive. It is the actuation of a quest for the meaning of the other's (the parent's) narcissistic pleasure; it questions the violence and the control the other exerts over the group.Migration is both a metaphor and a symptom; it is the attempt to challenge and to modify the original alienation, as well as a repetition and a reversal of mechanisms of rejection and exclusion.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LYO20072 |
Date | 29 September 2014 |
Creators | Bruyere, Blandine |
Contributors | Lyon 2, Vacheret, Claudine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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