Avec l’essor du néo-féminisme en Italie à la fin des années 1960, un genre littéraire se développe rapidement : le roman féministe. Souvent relaté à la première personne, il présente des parcours de femmes aux prises avec une société patriarcale qui les opprime et dont elles tentent de se libérer. Dès ses premières oeuvres, Dacia Maraini s’inscrit dans cette veine narrative. Elle en fournira les exemples les plus célèbres (notamment avec Donna in guerra en 1975) et en assurera la diffusion même après la fin du féminisme militant dans les années 1980 avec des oeuvres moins marquées idéologiquement mais toujours inscrites dans une visée de dénonciation des inégalités. À mi-chemin entre création littéraire et engagement politique, les récits féministes à la première personne de Dacia Maraini s’attachent tout particulièrement à la question du corps, interface entre soi et les autres, entre le privé et le politique. Considérant la période 1962- 2001, ce travail montre comment l’auteure investit et questionne les territoires du genre, de la sexualité et de la maternité par le biais de fictions mais aussi d’oeuvres autobiographiques. Dans une optique pluridisciplinaire empruntant à la fois les outils de l’analyse littéraire et de l’histoire des idées, le je des récits du corpus est analysé en tant que modalité énonciative spécifique mais aussi en tant qu’instrument performatif de diffusion du féminisme marainien, dans un rapport circulaire entre art et société, entre culture et pouvoir. / With the rise of neo-feminism in Italy in the end of the 1960's, a new literary genre quickly developed: the feminist novel. The first-person narrative was frequently used to portray women who fought against an oppressing patriarchal society from which they tried to get free. From her first works, Dacia Maraini followed this narrative style. She provided its most famous examples (especially in Donna in guerra, in 1975) and she guaranteed its propagation – even after the end of activist feminism in the 1980's – through works that were not as ideologically engaged as the first ones but that still aimed at denouncing inequalities. Halfway between literary creation and political commitment, the first person feminist narrative of Dacia Maraini particularly focuses on the topic of the body, as a link between one and the others, between the personal and the political. I will study the 1962-2001 period, and I will show how the author concentrates on the territories of gender, sexuality and motherhood and how she questions them through fiction and autobiographical stories. I choose a multidisciplinary perspective that takes the tools of both literary analysis and the history of ideas, in order to analyse the use of the first person as a specific enunciative modality and as a performative instrument for the propagation of Marainian feminism in a circular relationship between arts and society, between culture and power.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013AIXM3034 |
Date | 20 June 2013 |
Creators | Carton-Vincent, Alison |
Contributors | Aix-Marseille, Abbrugiati, Perle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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