Les politiques de gestion des risques appellent à favoriser la prévention et à développer une « une culture du risque » dans les zones exposées afin d'éviter l'écueil de l'oubli, pointé du doigt après une catastrophe. L'objet de cette thèse fut de questionner cette possibilité en investiguant comment on habite, au quotidien, un milieu exposé aux inondations. Forte d'un travail ethnographique, et en particulier d'une « observation habitante discrète », la thèse questionne ce qui circule à propos des inondations, comment des habitants s'emparent de la question et organisent leurs pratiques en fonction des risques. Le terrain d'étude, Lattes, ville prisée du Sud-est de la France qui a connue une explosion démographique récente, est rendue attractive par de nombreux atouts. Ce cas d'étude permet de comprendre les mécanismes - collectivement construits - de mise en invisibilité du danger. La mise en visibilité des mesures de protection par les politiques locaux et l'effet confortant du partage normatif encouragent la normalisation de la confiance en la protection. Dans l'interaction, les énoncés se formulant sans cesse dans le souci de leur acceptabilité, dédramatiser est plus confortable que de dramatiser : les énoncés de relativisation du risque circulent davantage que ceux ouvrant sur l'horizon du danger. Par ailleurs, la logique sécuritaire qui se développe vient contredire la prévention aux inondations. Surtout, ni les liens entre les habitants ni les liens des habitants au milieu ne fournissent le socle suffisant à l'élaboration collective que nécessite le déploiement d'une « culture du risque ». / Risk management policies promote prevention and call to develop a "risk culture" in hazardous areas to avoid the phenomenon of forgetting about risk , that can be found after a disaster. This thesis has sought to question this possibility by investigating how we live, in everyday life, in flood-prone areas. Through an ethnographic piece of work, in particular a "discreet resident observation", the thesis questions what circulates about flooding between inhabitants and how they organize their practices in relation to the risk. The field study, Lattes, is an upper middle-class suburban neighbourhood located in the south east of France (Mediterranean coast). It was built on wetlands and therefore remains vulnerable to flash floods. This case study provides insight into the mechanisms - built collectively - from "invisible danger" implementation. The increased visibility of the protection made by local policies and the comforting effect of normative sharing provided a normalization of the trust in the protection. Through the interactions, statements are continually developed in the interests of their acceptability. Thus, it is more comfortable to "de-dramatize" than to dramatize: statements of relativism circulate more than the ones that open on the horizon of danger. Moreover, the current development of a "logic of safety" for urban risks reduction contradicts the prevention of flooding. Above all, neither the links between inhabitants nor the links with their living environment provide a sufficient collective development base for a "risk culture" deployment.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014AIXM3022 |
Date | 02 June 2014 |
Creators | Durand, Séverine |
Contributors | Aix-Marseille, Bordreuil, Jean Samuel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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