Prenant comme point de départ le rapport paradoxal qui existe entre le témoignage et la littérature (l’un étant considéré comme véridique et l’autre, comme fictive) le présent mémoire s’intéresse à l’utilisation de la fiction dans les récits autobiographiques et testimoniaux de Jorge Semprun, avec L’Écriture ou la vie (1994), et de Régine Robin, avec L’Immense fatigue des pierres (1996). L’étude de ces textes tente de vérifier l’hypothèse selon laquelle, en faisant de leur témoignage une œuvre littéraire qui assume sa part de fiction, les deux auteurs arriveraient à offrir un témoignage plus juste de leur expérience de la Shoah. Le premier chapitre constitue un panorama critique et historique des deux axes théoriques principaux sur lesquels s’appuie ce travail, d’une part les études sur l’écriture testimoniale et sur la littérature de la Shoah (Derrida, Bornand, Prstojevic) et d’autre part les travaux sur l’autobiographie (Lejeune, Robin, Viart et Vercier). Il s’interroge sur les liens qui les unissent tout en tentant de positionner Robin et Semprun à travers ce champ de pratiques littéraires. Les deuxièmes et troisièmes chapitres s’intéressent ensuite aux différents effets de fiction et de réel qui se trouvent dans les deux œuvres du corpus et analysent, dans un premier temps, la mise en scène d’un pacte de vérité ambiguë passant par la représentation littéraire de la figure auctoriale et de l’acte d’écriture et, dans un deuxième temps, la représentation littéraire du réel en étudiant les nombreuses références intertextuelles, la présence du topos de la visite au camp de concentration, ainsi que l’utilisation particulière de l’archive par Semprun et Robin. / Taking as a starting point the paradoxical link that exists between testimony and literature (one being considered veracious and the other, fictional), this master’s thesis explores the use of fiction in the autobiographical and testimonial works of Jorge Semprun, with L’Écriture ou la vie (1994), and Régine Robin, with L’Immense fatigue des pierres (1996). This study tries to confirm the assumption that, in making their testimony a literary work which assumes a fare share of fiction, the two authors succeed in offering a more accurate testimony of their experience of Holocaust. Chapter one consists in a critic and historic overview of the two approaches, which are this thesis foundations : the Holocaust studies and the testimonial writings (Derrida, Bornand, Prstojevic) on one hand, and the studies on autobiographical writings (Lejeune, Robin, Viart and Vercier) on the other. It focusses on finding what unifies them and tries to position Robin and Semprun in this large literary conventions spectrum. The next two chapters of this thesis are focussing on the various fictional effects as well as on the reality-occurencies in both novels of the corpus, first by studying the staging of this ambiguous truth pact through the literary representation of the auctorial figures and the act of writing, and then, by observing the literary representation of reality through the many intertextual references, the actual concentration camp visits descriptions (that have become a topos of Holocaust literature) and finally Semprun and Robin’s particular use of the archives.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12492 |
Date | 08 1900 |
Creators | Lépinay-Thomas, Hélène |
Contributors | Mavrikakis, Catherine |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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