Au Sénégal, l’essentiel de la population musulmane est affilié au soufisme. Quatre principales confréries soufi, dont la tajaniyya, la mouridiyya, la qadiriyya et la layiniyya, organisent la vie islamique et définissent, en partie, l’identité du musulman sénégalais. Mais, depuis la fin des années 1970, des sénégalais revendiquent d’autres façons d’être musulman hors du soufisme et de ces confréries tout en restant sunnites (il existe une petite minorité de chiites). Ils se constituent en associations et mouvements islamiques très dynamiques. Leur rigorisme les mène à catégoriser les croyances et pratiques d’islam au Sénégal en orthodoxes (les leurs) et hétérodoxes (celles des soufi). Ainsi, ils se coupent de toute filiation confrérique soufi, critiquent des croyances et pratiques soufi et affichent leur différence par des codes vestimentaires, des pratiques islamiques, des comportements sociaux, etc. Ces logiques religieuses et identitaires les font appeler d’abord « arabisants » (par opposition aux sortants de l’école français, européenne) puis « ibadou », en référence au nom choisi, pour leurs membres, par les fondateurs de l’association Jama’atou Ibadou Rahmane (JIR).Dans cette thèse, nous avons essayé de montrer en quoi les « ibadou du Sénégal » nous renseignent sur les croyances et pratiques actuelles d’islam puis en quoi ils rendent compte des crises de l’islam dans ce contexte de globalisation marqué, depuis le 11 septembre 2001, par la médiatisation de l’islamisme radical et du terrorisme. / This doctoral dissertation investigates, and aims at highlighting, the ways in which the «ibadou of Senegal» account for the current Islamic practices and beliefs in Senegal and how they cope with the predicaments of Islam in the context of a globalizing world, mainstreamed ideas of radical Islam and terrorism, of which 11th of September 2001 has been a historical landmark. In Senegal, the majority of the Muslim population is affiliated to Sufism. Four main Sufi groups, namely the tajaniyya, the mouridiyya, the qadirriya and the layiniyya, organize the Islamic life and define the identity of the Muslim population in the country. However, since the late 1970s, some Senegalese people pursued other ways of practicing their religion, outside of Sufism while remaining Sunnis (with a minority of Chia Muslims). They organize themselves in communities with highly dynamic Islamic movements. Their religious rigorism mas made them categorize their Islamic faith and practices as Orthodox, and that of others as Heterodox (The Sufi Muslims). Furthermore, with an outright different dress code, they segregate themselves from the Sufi group by criticizing their beliefs and practices and promoting Islamic practices and social conduct of their own. They were, first, called “Arabist” by training and by their very religious and identity logics, (in opposition to those affiliated with the French schooling system) then now are known as « ibadou », in reference to Jama’atou Ibadou Rahmane, a name chosen for the members, but by the founders, of the Association.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PAUU1049 |
Date | 19 December 2018 |
Creators | Mané, Idrissa |
Contributors | Pau, Kouvouama, Abel, Julliard, André, Amselle, Jean-Loup |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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