Au cours des 30 dernières années, l’embonpoint et l’obésité infantile sont devenus de véritables défis pour la santé publique. Bien que l’obésité soit, à la base, un problème physiologique (i.e. balance calorique positive) une série de facteurs psychosociaux sont reliés à son développement. Dans cette thèse, nous avons étudié le rôle des facteurs périnataux et de la petite enfance dans le développement du surpoids, ainsi que la relation entre le surpoids et les troubles internalisés au cours de l’enfance et au début de l’adolescence. Nous avions trois objectifs généraux:
1) Modéliser le développement de l’indice de masse corporelle (IMC) ou du statut pondéral (le fait d’être en surpoids ou non) durant l’enfance, ainsi qu’estimer l’hétérogénéité dans la population au cours du temps (i.e. identification de trajectoires développementales de l’IMC).
2) Identifier les facteurs périnataux et de la petite enfance pouvant accroitre le risque qu’un enfant suive une trajectoire menant au surpoids adolescente.
3) Tester la possibilité que le surpoids durant l’enfance soit associé avec des problèmes de santé mentale internalisés à l’adolescence, et vérifier la possibilité qu’une telle association soit médiatisée par l’expérience de victimisation par les pairs et l’insatisfaction corporelle.
Ce travail est mené dans une perspective de développement au cours de la vie (life span perspective), considérant l’accumulation des facteurs de risques au cours du temps ainsi que les facteurs qui se manifestent durant certaines périodes critiques de développement.1,2 Nous avons utilisé les données provenant de l’Étude Longitudinale du Développement des Enfants du Québec (ELDEQ), une cohorte de naissances de la province de Québec, Canada. L’échantillon initial était composé de 2120 familles avec un bébé de 5 mois nés au Québec en 1997. Ces familles ont été suivies annuellement ou à tous les deux ans jusqu’à ce que les enfants atteignent l’âge de 13 ans.
En ce qui concerne le premier objectif de recherche, nous avons utilisé la méthode des trajectoires développementales fondée sur des groupes pour modéliser l’IMC en continu et en catégories (surpoids vs poids normal). Pour notre deuxième objectif, nous avons effectué des modèles de régression multinomiale afin d’identifier les facteurs périnataux et de la petite enfance associés aux différents groupes développementaux du statut pondéral. Les facteurs de risques putatifs ont été choisis parmi les facteurs identifiés dans la littérature et représentent l’environnement périnatal, les caractéristiques de l’enfant, ainsi que l’environnement familial. Ces facteurs ont été analysés longitudinalement dans la mesure du possible, et les facteurs pouvant servir de levier potentiel d’intervention, tels que l’usage de tabac chez la mère durant la grossesse, le sommeil de l’enfant ou le temps d’écoute de télévision, ont été sélectionnés pour l’analyse.
Pour notre troisième objectif, nous avons examiné les associations longitudinales (de 6 à 12 ans) entre les scores-z d’IMC (selon la référence CDC 2000) et les problèmes internalisés avec les modèles d’équations structurales de type « cross-lagged ». Nous avons ensuite examiné comment la victimisation par les pairs et l’insatisfaction corporelle durant l’enfance peuvent médiatiser un lien potentiel entre le surpoids et les troubles internalisés au début de l’adolescence.
Les contributions scientifiques de la présente thèse incluent l’identification de trajectoires distinctes du statut pondérale durant l’enfance (précoce, tardive, jamais en surpoids), ainsi que les facteurs de risques précoces et les profils de santé mentale pouvant différer selon la trajectoire d’un enfant. De plus, nous avons identifié des mécanismes importants qui expliquent une partie de l’association entre les trajectoires de surpoids et les troubles internalisés: la victimisation par les pairs et l’insatisfaction corporelle. / Child overweight and obesity has challenged the field of public health for several decades. While its direct underpinnings may be physiological, its development and outcome are intertwined with an array of psychosocial factors. This dissertation has sought to answer questions relating to the perinatal and early life risk factors associated with overweight development, as well as its potential psychological correlates during middle childhood and early adolescence.
Specifically, this project had three research goals:
1) To model the developmental pattern of BMI or weight status throughout childhood and estimate population heterogeneity.
2) To identify the perinatal and early childhood risk factors that may increase the likelihood that a child follows a path leading to overweight by adolescence.
3) To examine whether being overweight in middle childhood is associated with internalizing mental health symptoms in early adolescence, and whether such an association is mediated by the experience of peer victimization and body dissatisfaction.
This work takes a developmental life-course perspective in that it considers both the accumulation of risk factors over time as well as risk factors occurring during critical periods of development.1,2 We examined data drawn from the Quebec Longitudinal Study of Child Development (QLSCD), a population-based birth-cohort study in the province of Quebec, Canada. The initial sample consisted of 2120 families with a 5-month old baby born in Quebec in 1997. These families were monitored yearly or biennially until children were 13 years of age.
For our first research goal, we modeled group-based developmental trajectories of child BMI and child weight status (overweight vs. not overweight). For our second goal, multinomial logistic regression analyses were conducted in order to identify the perinatal and early risk factors associated with the different developmental groups of weight status. Putative risk factors were chosen from the literature and represent the perinatal environment, child behavioral characteristics, as well as the family home environment. These were analyzed longitudinally when possible, and factors that could be targeted for intervention, such as maternal smoking during pregnancy, child sleep times or television viewing were selected for analysis.
In order to complete our third research goal, we examined the longitudinal associations (from age 6 to 12) between BMI z-score (CDC 2000 reference) and internalizing and externalizing problems by way of cross-lag panel models in the Mplus program. Our results indicating sparse cross-lagged links, we then examined whether peer victimization and body dissatisfaction during childhood mediate the association between early overweight development and self-reported internalizing symptoms in early adolescence.
Important scientific contributions stemming from this project include the identification of distinct weight status trajectories during childhood (i.e. early onset, late onset, never overweight) and the identification of perinatal and early life risk factors and mental health outcomes that may differ depending on a child’s developmental trajectory. Additionally, we identified two important mechanisms of the association between overweight and internalizing problems: peer victimization and low body satisfaction.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12103 |
Date | 07 1900 |
Creators | Pryor, Laura Elizabeth |
Contributors | Côté, Sylvana, Brendgen, Mara |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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