La Manfrediana methodus, expression de Joachim von Sandrart, désigne une façon de peindre d’après Bartolomeo Manfredi, peintre italien du XVIIe siècle, adaptée aux sujets de genre (le concert, le jeu…) et à certains sujets religieux. Elle trouve sa racine dans l’art du Caravage qu’adopte Manfredi avec originalité et dont ses contemporains vont également contribuer à mettre en place. Les peintres étrangers venus à Rome dans les années 1610 vont être séduits par cette « méthode » et on assistera à des variations autour des thèmes de la bonne aventure, des scènes de réunion ou du Reniement de Saint Pierre. La mort de Manfredi en 1622 et le retour de ses suiveurs dans leur pays à partir de 1620 marquent le début de la diffusion de la « méthode » en Europe. Utrecht et Anvers constitueront ses foyers nordiques principaux où elle s’éteindra autour des années 1630. Sa présence en France (à Paris, à Langres, en Languedoc, en Lorraine, et en Provence) sera notamment soulignée avec les cas de Georges de La Tour et Trophime Bigot. En Italie, si la « méthode » a survécu à Rome jusque dans les années 1630, en Toscane elle cristallise en un langage artistique particulier ; à Naples, sa trace peut être suggérée et c’est avec Mattia Preti qu’elle semble trouver ses derniers souffles, au-delà de 1650. En Espagne enfin, les premières scènes de genre Vélasquez peuvent très bien renvoyer à la « méthode ». Celle-ci, de par son adoption par des artistes d’origines diverses et de sensibilités différentes, se verra ainsi être utilisée avec des variations stylistiques et thématiques et se présente comme l’un des phénomènes artistiques européens les plus importants du XVIIe siècle. / The Manfrediana methodus, an expression by Joachim von Sandrart, refers to a method of painting after Bartolomeo Manfredi, an Italian painter in the 17th century, with life-size and half-length figures for genre subjects (concert, card players…) and some religious ones. The “method” is rooted in the art of Caravaggio adopted by Manfredi with originality, however, his contemporaries also contribute to its establishment. Foreign painters in Rome were seduced by Manfredi’s art as the variations on the Fortune-telling scenes, meeting scenes and the Denials of Saint Peter prove. Manfredi’s death in 1622 and the return of his followers in their country marks the diffusion of the “method” in Europe. Utrecht and Antwerp are its most important centers where it flourished until around 1630s. Its presence in France (Paris, Languedoc, Lorraine, Langres and Provence) can be underlined with the case of Georges de La Tour and Trophime Bigot. In Italy, if the “method” had survived in Rome until the 1630s, it crystallized in Tuscany in a particular artistic language. In Naples, its trace can be suggested and its last breaths, beyond 1650, seems to be found thanks to Mattia Preti. In Spain, the first genre scenes by Velazquez and the Triumph of Bacchus may well refer to it. Through the adherence by painters with various origins and different sensibilities, the “method” is used with stylistic and thematic diversities and represents one of the most important European artistic phenomenon in the 17th century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010634 |
Date | 24 June 2014 |
Creators | Kitisakon, Kitsirin |
Contributors | Paris 1, Nativel, Colette |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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