Le corps du spectateur est au centre d’une antinomie récurrente dans les théories de l’art, l’œuvre doit d’abord émouvoir l’esprit et, dans la relation qu’elle établit avec son observateur, le corps n’est qu’un intermédiaire qui ne doit pas être trop sollicité. Cependant, certaines œuvres semblent remettre en cause cette relation et altérer le statut du spectateur en cherchant à surprendre l’esprit pour émouvoir le corps. Définir le cinéma comme paradigme d’un dispositif d’immersion fictionnel s’inscrivant dans une chronologie en dehors de toute spécificité historique, permet alors de considérer autrement la position de face à face entre l’œuvre projetée et son spectateur en les incluant dans la structure même du dispositif. L’œuvre projetée apparaît comme variable d’un système clos, lui-même laboratoire de l’exercice de la perception humaine dont les conditions sensationnelles expérimentales rejoignent les conditions réelles dans certains cas particuliers. L’étude de trois sensations distinctes isole certains cas spécifiques et conduit à l’établissement et à l’observation des différentes altérations que subit le statut du spectateur dont le corps est également partie prenante de la réception de l’œuvre.De l’analyse du vertige, défini comme sensation complexe, émerge la filiation du paradigme exploré ainsi que la possibilité de contourner cette dichotomie cartésienne. Les larmes et leur dualité, le rire et la tristesse, redéfinies comme symbole d’un complexe de sensations, attirent l’attention sur la possibilité d’une double appréhension d’une œuvre d’art, l’une psychologique, l’autre physiologique. Enfin le dégoût, une sensation simple, pose le cas limite dans lequel l’esprit du spectateur est piégé et où seul son corps lui permet d’appréhender ce monde qui le submerge. / The spectator’s body is at the centre of a recurring antinomy in the theories of Art, the work must first move the mind and, in its relation with its observer,the body which is a mere medium not to be too much appealed to.However,some works of Art seem to challenge this relation and alter the spectator’s status by trying to surprise the mind to move the body. Defining cinema as the paradigm of a fictional immersion device, inscribed in a chronology outside any historical specificity,makes it possible to consider differently the face to face position between the projected work and its spectator by including them within the structure of the same device. The projected work looks like the variable of a closed system which is itself a laboratory for the exercise of human perception whose experimental conditions come close to real-life conditions in some particular cases. The study of three distinct sensations isolates some specific cases and leads to establish and observe different alterations undergone by the spectator’s status whose body is also part and parcel of the reception of the work.From the analysis of vertigo,defined as a complex sensation , the relation of the explored paradigm rises as well as the ability to get round that cartesian dichotomy.Tears and their duality,laughter and sadness,redefined as a symbol of complex sensations draw attention to a potential double apprehension of a work of Art, both psychologically physiologically.Lastly, disgust, a simple sensation,sets a borderline case in which the spectator’s mind is trapped and where only his body enables him to grasp the world he is submerged in.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA009 |
Date | 22 January 2016 |
Creators | Caputo, Livio |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Aboudrar, Bruno-Nassim |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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