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La sociabilité des haïkistes au Japon ˸ flexibilité et pluralité des liens humains / Sociability of haiku poets in Japan ˸ flexibility and plurality of their human networks

Le haïku est un genre poétique japonais né au XIXe siècle, constitué de 17 syllabes. De nos jours, le Japon compterait quelque 10 millions d’amateurs et de professionnels de haïku pour une population totale de 127 millions. Ces Japonais composent des haïkus afin d'exprimer leur sensibilité, mais aussi de les montrer aux autres qui les jugent, dans le cadre de réunions poétiques de groupes associatifs, dans des rubriques haïkistes de journaux et de magazines, lors de compétitions, ou encore à l’école. Le haïku interpelle l’imagination et l’empathie des autres pour s’épanouir pleinement en tant qu’œuvre. Cherchant la reconnaissance des autres, le haïku est une activité sociale grand public au Japon. Plusieurs mécanismes propres à la pratique du haïku empêchent l’établissement d’une hiérarchie complète dans ce vaste monde des haïkistes japonais : notation sous anonymat (donc égalité lors de l’appréciation), utilisation de pseudonymes, liberté d’appartenance à plusieurs groupes de son choix, absence de critères poétiques absolus. Le haïku offre de multiples possibilités de participations, répond à de multiples désirs tels que se montrer, être reconnu, découvrir autrui, jouer sous une autre identité. Ainsi le haïku attire-t-il de nombreux adeptes. La brièveté extrême du haïku assure une grande accessibilité et facilite des échanges sur peu de temps. Être bref accentue le côté ludique de la poésie et crée une forte sociabilité. Par ailleurs, cette concision oblige systématiquement les haïkistes à avoir une retenue vis-à-vis de soi et des autres. Restant courtois, les haïkistes continuent interminablement ce jeu de « présentation – appréciation » dans lequel chacun a l’assurance d’être écouté. / Haiku is a type of Japanese poem originating from the 19th century, consisting of 17 syllables. Nowadays, Japan has nearly 10 million amateur and professional haiku poets, from a total population of 127 million. These people compose haikus to express themselves, and also to present their poems to be judged by others. They present them in poetry clubs, in haiku columns in newspapers and magazines, in various competitions, or in classes at school. In order to fully flourish as a work, haiku challenges the imagination and empathy of others. Through seeking recognition from other people, haiku has become a social activity of the general public in Japan. Several mechanisms specific to the practice of haiku writing impede the establishment of a proper hierarchy in the wide world of haiku poetry such as assessing under anonymity (resulting in equality during the judging), the use of pseudonyms, the freedom to join multiple haiku groups of their choice and the absence of absolute poetic criteria. There are various reasons why people participate in writing haiku, fulfilling several desires such as to express oneself, to be applauded, to meet other people, and to assume a different identity. For these reasons, haiku attracts many enthusiasts. The extreme brevity of haiku enables wide accessibility and rapid exchanges. Its brevity accentuates the recreational side of the poem and creates strong sociability between participants. In addition, brevity compels haiku poets to be discreet towards themselves and towards others. By remaining courteous, the haiku poets continue an interminable game of "presentation - appreciation" in which everyone has the assurance of being listened to.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA115
Date20 November 2018
CreatorsAkiba, Minami
ContributorsSorbonne Paris Cité, Péquignot, Bruno
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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