Le but de cette étude est de démontrer que dans le monde « globalisé » tel qu’il l’est aujourd’hui, le développement des savoirs et des écritures indigènes dans la deuxième moitié du XXe siècle a favorisé l’émergence d’une construction cognitive plus tant indigène qu’exogène non-ethnocentrée. Il convient davantage de rechercher une nouvelle approche fondée sur les études littéraires pour analyser ce corpus de récits d’exploration déjà largement étudié par les historiens. Cette nouvelle direction a pour but de faire émerger un prisme qui puisse faire dialoguer toutes ces disciplines et ces notions : il se trouve que c’est la textualité qui va permettre la mise en relation de ces thématiques de façon critique. En effet, dans les récits d’explorateurs, c’est le point de non-subjectivation et d’objectivation du monde qui a fait que l’Indigène y a été construit comme objet par cette textualité. Ainsi, faire le diagnostic de cet accès « marqué » à la subjectivation amène à en retracer la généalogie dans les œuvres littéraires et artistiques ‒ toutes en tant que « narratives » ‒ mais aussi les textes fondateurs afférents à ces contacts coloniaux. Le savoir sur l’Indigène construit à cette époque laisse entrevoir des savoir de l’Indigène, ou plutôt des savoirs créés à partir de la reconsidération de l’Indigénéité, non plus comme caractéristique intrinsèque de l’Indigène, mais comme lieu privilégié de la construction de sa subjectivité et de son identité. L’Indigénéité conçue désormais comme prisme et repensée par le biais de la textualité va servir à mettre en lumière les nouvelles relations qui se tissent au gré de mouvements culturels, qui sont eux-mêmes redéfinis selon leur endogénéité et exogénéité. / The aim of this study is to demonstrate that in our current, globalised world, the development of indigenous knowledges and writings in the second half of the twentieth century prompted the emergence of a cognitive construction that was not so much indigenous as exogenous and non-ethnocentric. A new literary approach is therefore necessary to analyse this collection of exploration narratives, previously examined by historians. The goal of this new approach is to identify a prism or paradigm which will bring these disciplines and concepts into dialogue: it is textuality which will connect all of these themes, allowing for their critical analysis. In exploration narratives, it is the point of non-subjectification and objectification of the world which ensures that the Native is constructed as an object by this textuality. Thus, carrying out a diagnosis of this distinct access to subjectification impels one to retrace the genealogy of this phenomenon in literary and artistic works, which are analysed here as “narratives,” as are the founding texts related to these colonial contacts. The knowledge over the Native constructed at this time allows us to discern the knowledges of the Native, or rather the knowledges created through the reassessment of indigeneity, which is no longer seen as inherent characteristics of the Native, but rather as a privileged location for the construction of her/his subjectivity and identity. Indigeneity, henceforth understood as a prism, re-examined through textuality, will in turn bring to light the new relationships being woven as a result of cultural movements, which are themselves redefined according to their endo- or exogeneity.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA100103 |
Date | 23 November 2018 |
Creators | Singeot, Laura |
Contributors | Paris 10, Kral, Françoise |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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