Cette thèse de recherche-création comprend deux parties complémentaires : Hivernages, un roman par fragments, et Habiter l’imaginaire, une étude géocritique des littératures de l’imaginaire au Québec. Ces deux parties explorent les lieux inventés dans la littérature, par la création, puis par l’analyse, et se rejoignent en conclusion.
Hivernages : Une année, sans qu’on sache pourquoi, l’hiver ne s’est pas terminé. Depuis, tout est couvert de neige et de froid. Dans une église éventrée, une femme rêve de lieux étranges. Le fleuve charrie des cadavres. Chacun a beaucoup perdu. Talie a été amputée de sa sœur, Sam a laissé partir son grand amour, le vieux a oublié son nom. Socrate, le chien-loup, est redevenu sauvage, et Célia est restée seule dans sa vallée. Ren, l’orphelin, n’a jamais rien eu. Aude est née au cœur d’une tempête, le visage figé dans un rictus étrange. Pourtant, à Ville-réal, la cité souterraine, les vieilles continuent de boire du thé vert et de manger des beignets en parlant de choses ordinaires.
Habiter l’imaginaire. Pour une géocritique des lieux inventés : Cette recherche découle d’une série de prémisses. D’abord, l’époque contemporaine se caractérise, entre autres, par une perte de repères spatio-temporels et un sentiment de fragmentation. Ensuite, les œuvres de fiction sont susceptibles de traduire le vécu et les perceptions des humains par rapport à l’espace. Même les lieux fictionnels les moins référentiels révèlent, avant tout, une spatialité contemporaine. Enfin, la nécessité, pour les littératures de l’imaginaire, de contenir leur propre xénoatlas confère une place privilégiée aux lieux dans les récits. De ces prémisses découlent les questions suivantes : est-il pertinent, pour une science des espaces littéraires telle la géocritique, de s’intéresser aux lieux non référentiels ? Si oui, comment s’articulerait une géocritique des lieux inventés ? Quels sont les éléments qui devraient être pris en compte ? Quels outils pourraient être sollicités pour analyser les œuvres ? Le premier chapitre retrace les principales études portant sur la spatialité littéraire, en particulier dans le contexte du tournant spatial qui se dessine en recherche depuis quelques décennies. Il dresse également un état de la question sur les littératures de l’imaginaire. Il en ressort que la géocritique peut et doit s’intéresser aux lieux inventés. Le deuxième chapitre élabore une méthodologie tenant compte des spécificités des littératures de l’imaginaire. Les chapitres trois, quatre, cinq et six analysent quatre œuvres québécoises contemporaines, dans une perspective géocritique. Il s’agit de Récits de Médilhault d’Anne Legault, Les Baldwin de Serge Lamothe, L’aigle des profondeurs d’Esther Rochon et Hôtel Olympia d’Élisabeth Vonarburg. Enfin, en conclusion, les lieux inventés sont revisités, mais du point de vue de l’écriture.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/10448 |
Date | January 2017 |
Creators | Deschênes Pradet, Maude |
Contributors | Lahaie, Christiane |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Maude Deschênes Pradet, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.5/ca/ |
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