Cette recherche concerne une expérience menée pendant quatre ans auprès d’enfants autistes dans un hôpital de jour. Nous nous sommes proposé d’aborder les enfants autistes selon une démarche utilisant une médiation scolaire. Les acquis et les comportements sont lus en référence à la construction du sujet tel que le conçoit la psychanalyse. Les enfants autistes de l’expérience ont montré une capacité à apprendre et un intérêt pour les apprentissages scolaires que nous pensons utile de rapporter. Nous avons jugé nécessaire de situer au centre de notre réflexion sur les enfants autistes (ou atteints de TED) la notion de subjectivité et celle de subjectivation. La subjectivité représente la structure de l’identification primordiale, telle qu’elle se présente pour tous comme une matrice, la subjectivation est le chemin que prend toute construction singulière en termes de relations, d’inscriptions symboliques, imaginaires et réelles dans son rapport au monde, un chemin borné par la matrice subjective de départ. L’autisme désigne un trouble affectant la personne sur trois plans : anomalies de la communication orale et verbale, des interactions sociales et des centres d’intérêts restreints. Habituellement, chez les enfants en difficulté, on sépare la conduite de la thérapie, creuset de l’avènement d’un sujet, des apprentissages éducatifs et scolaires. Au-delà des débats, cette thèse dont les références sont celles de la psychopathologie clinique, se propose d’élaborer une voie d’accès, par la médiation des apprentissages scolaires, aux enfants autistes mutiques, dans le but d’élaborer avec eux un système de relations et de communications. Entrer d’abord en communication par la construction de représentations est essentiel. Dans un cadre où l’espace-temps est balisé, où les rituels des activités sont vite repérés par les enfants et appropriés, une subjectivité, restée constante mais gelée dans sa structure, peut s’exprimer et même une subjectivation peut se construire en relation avec l’autre ou les autres. Cette « nourriture » se constitue d’échanges avec les soignants dans un dispositif de face à face adulte-enfant. La « réussite de l’activité » avec les encouragements et les compliments se transforme en « objet de satisfaction » et laisse une trace mnésique chez l’enfant. L’objet de satisfaction est, ainsi, « médiatisé » à plusieurs niveaux. Le passage de l’éducation spécialisée à l’enseignement adapté marque une évolution radicale. Dans la réalité, beaucoup d’enfants autistes ne peuvent pas bénéficier de ce mouvement. Parce que les enfants autistes ont plus le désir de communiquer et d’apprendre que de conserver leurs troubles, aucune méthode éducative stricto-sensu ne peut répondre au développement de leur subjectivité. Par contre, on peut constituer pour eux un enseignement. / The research presented here is based on experimental work with autistic children carried out over a four-year period in a day hospital. We set out to deal with autistic children in a process using school mediation. Achievements and behaviour are viewed with reference to the construction of the subject as perceived by psychoanalysis. The autistic children involved in our experimentation showed learning abilities and an interest in school studies that we feel are worthy of a written report. The specific target for this research was the learning difficulties of autistic children, both mutistic and non-mutistic. We also strived to provide responses to the French 2005 legislation obliging schools to accept children of all types. To do so, we felt it was essential to locate notions of subjectivity and subjectivation in the heart of our thinking about children with autism, or with pervasive developmental disorders. Subjectivity in our context is the primary identification structure that appears to us all as a starting point matrix or mould from which subjectivation is the path that takes on specific constructions in terms of relationships, and symbolic enrolling, both imaginary and real in relation to the world, a path bordered by the subjective starting matrix. Autism is seen today as a disorder that affects a person in three precise areas: abnormalities in spoken and written communication, social interactions, and personal interests that are restricted and often repetitive. When working with children with difficulties we generally separate the therapy—the crucible from which springs a subject—from educational and school learning. Looking beyond the pros and cons, this thesis—primarily anchored in clinical psychopathology—proposes to draw up a rather special approach, using the mediation of school learning, an access route enabling mutistic autistic children to be contacted and thus develop a system of relationships and communication. We decided to turn the proposals around, i.e. we opted to enter first into communication via symbolic mediation (as a common code) consisting of academic learning. In a setting where space-time is well charted, and where activity rituals are swiftly identified by the children—and often just as swiftly appropriated—constant though structurally rigid subjectivity can be expressed and even subjectivation may be built relative to the Other, or others. In actual fact many autistic children cannot benefit from the adapted teaching. Because autistic children dominate more by their singular features than through the common basis of their symptoms, because they have more desire to communicate and learn than to hold on to their problems, no educational method, strictly speaking, can truly respond to the development of their subjectivity. On the other hand, specific teaching programmes can be set up for them.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011LYO20094 |
Date | 12 December 2011 |
Creators | Barthelemy, Annick |
Contributors | Lyon 2, Durif-Varembont, Jean-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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