Le développement simultané du cinéma et de la psychanalyse a donné lieu à de nombreuses études confrontant et associant ces deux sphères. Cette thèse interroge plus particulièrement le transfert comme phénomène se manifestant dans la rencontre entre le spectateur et le film, et s’appuie sur les théories de psychanalyse jungienne. À partir de la prise en compte d’un cinéma analytique, associant réflexivité et thématique psychologique, l’hypothèse émise est celle de la présence de « psychés-films », facilitant l’étude du phénomène de transfert dans l’expérience spectatorielle. À travers leur construction spatiale et temporelle et par leur constitution figurale, ces « psychés-films » s’apparentent à des psychés projetées à l’écran et visuellement accessibles. Dans son acception jungienne, le transfert est un phénomène transpersonnel aux conséquences psychiques et physiques et qui engage deux individus dont les inconscients communiquent entre eux. En mettant en évidence les spécificités d’un tel phénomène au cinéma, cette thèse interroge la possibilité d’envisager un inconscient propre au film, notamment à l’aide de théories d’esthétique du cinéma, et les conséquences éventuelles, dans le corps et dans la psyché, d’une rencontre transférentielle entre le spectateur et le film. Afin d’étudier la possibilité d’un transfert dans l’expérience spectatorielle, cinq films interprétables en tant que « psychés-films » sont analysés sous un angle jungien : Persona et L’Heure du loup, réalisés par Ingmar Bergman et Antichrist, Melancholia et Nymphomaniac, réalisés par Lars von Trier. Pour ce faire, cette recherche s’effectue suivant des perspectives psychanalytique (Jung, Ferenczi, Freud, Abraham et Török), esthétique (Brenez, Lefebvre, Vancheri) et philosophique (Damasio, Derrida), et par la prise en compte d’un spectateur idéal. / The simultaneous development of cinema and psychoanalysis led to many studies confronting and associating these two fields. This thesis examines more specifically transference as a phenomenon arising in the encounter between spectator and film, and is based on Jungian psychoanalytic theories. Considering an analytic cinema, which associates reflexivity and psychological themes, I hypothesised the existence of “psyche-films”, enabling the study of the psychoanalytic transference within spectator’s experience. Through their spatial and temporal constructions and their figural composition, these “psyche-films” are akin to psyches projected on screen and visually accessible. According to Jung, transference is a transpersonal phenomenon with psychological and physical consequences, involving two individuals whose unconscious communicate together. Bringing out the characteristics of such a phenomenon, this thesis explores the possibility of considering the film’s own unconscious, in particular with the help of film aesthetics theories, and questions the consequences, inside body and psyche, that might be caused by the transferential encounter between spectator and film. In order to study the possibility of such a transference in the spectator’s experience, five films regarded as “psyche-films” are analysed using a Jungian perspective: Persona and Hour of the Wolf, directed by Ingmar Bergman and Antichrist, Melancholia and Nymphomaniac, directed by Lars von Trier. To this end, this research is performed using psychoanalytic (Jung, Ferenczi, Freud, Abraham and Török), aesthetic (Brenez, Lefebvre, Vancheri) and philosophical (Damasio, Derrida) perspectives, and considering an ideal spectator.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017BOR30039 |
Date | 02 December 2017 |
Creators | Cabart, Anaïs |
Contributors | Bordeaux 3, Université de Montréal, Beylot, Pierre, Mariniello, Silvestra |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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