La discipline neurologique met en présence des soignants sains et des patients frappés de handicaps extrêmes auxquels le progrès médico-technique, fondé au XVIIe sur la mathématisation de la nature et le modèle du « corps-machine », n’a pas mis de terme. Comment se représenter l’aphasie, l’anosognosie, les altérations motrices et sensorielles chez autrui ? On se réfèrera aux travaux de Husserl et aux phénoménologues du corps pour approcher le mystère du vécu de la chair dans la maladie neurologique autrement que la sémiologie conventionnelle l’enseigne. Ce contact bouleversant avec les grands cérébrolésés n’est pas exempt d’intérêt, voire de jouissance : le spectacle du dépouillement humain par la perte du langage, du mouvement ou d’autres attributs, pourrait, dans un effet de miroir, et par une « association accouplante », permettre au témoin ici neurologue de se démonter lui-même et tendre vers l’élucidation de sa propre chair. Mais le système nerveux, par quoi la douleur ou le plaisir se manifestent à la conscience et au corps, qui afflige en même tant qu’il est affligé, est condamné à la forclusion du fait de son rôle nécessaire de médiateur physiologique. L’exclusivité d’une visée intentionnelle, dénoncée par Michel Henry, soutenue et entretenue par l’essor hégémonique de l’imagerie médicale, semble manquer ici la souffrance insoluble dans la donation extatique. Ce travail qui proposait, dans une démarche critique, de revisiter les soubassements du savoir neurologique, nous conduit vers une aporie : quelle est la phénoménologie du handicap neurologique s’il ne s’écrit ni ne se lit en termes positifs ? Devant l’insuffisance du logos à dire les altérations du monde et des vécus de la chair, s’invitent la réserve puis la métaphore artistique. C’est spécifiquement le travail du peintre Simon Hantaï qui ouvrira une voie entre phénomène mondain et incarnation. Il s’agira avec lui, dans un renoncement au savoir totalisant, d’apprendre à mettre en perspective les données des neurosciences et, ce que ni la science ni l’empathie pour autrui ne peuvent expliciter. Nous suggèrerons d’intégrer à la pratique médicale neurologique une démarche éthique autrement appelée « sagesse des limites » ; limites entre les savoirs, dont la figure toujours complexe, instable et miroitante, n’est pas sans évoquer une dimension baroque de la neurologie. / [Summary made by Reverso] The neurological discipline puts in the presence of nursing healthy and patients struck by extreme handicaps in which the medical technical progress, based(established) in the XVIIth on the mathématisation of the nature and the model of the "body-machine", did not put term. How to represent itself the aphasia, the anosognosie, the driving and sensory changes to others? We shall refer to the works of Husserl and to the phénoménologues of the body to approach the mystery of the real-life experience of the flesh in the neurological disease otherwise than the conventional semiology teaches him(it). This contact upsetting with the cérébrolésés big is not exempt from interest, even from enjoyment: the show(entertainment) of the human perusal by the loss of the language, the movement or the other attributes, could, in an effect of mirror, and by an accouplante " association ", allow the witness(baton) here neurologist to get confused itself and to aim towards the clarification of its own flesh. But the nervous system, by which the pain or the pleasure show themselves in the consciousness and in the body, which saddens even so much that it is saddened, is condemned to the debarment because of its necessary role of physiological mediator. The exclusivity of a deliberate aim, denounced(cancelled) by Michel Henry, supported and maintained by the hegemonic development of the medical imaging, seems to miss here the insoluble suffering in the ecstatic donation. This work which suggested, in a critical approach(initiative), revisiting the bases of the neurological knowledge, leads(drives) us towards an aporia: what is the phenomenology of the neurological handicap if he does not spell nor is read in positive terms? In front of the insufficiency of logos to say the changes of the world and the real-life experiences of the flesh, invite each other the reserve then the artistic metaphor. It is specifically the work of the painter Simon Hantaï that will open a way between worldly phenomenon and embodiment. It will be a question with him, in a renunciation of the adding up knowledge, of learning to put in perspective the data of the neurosciences and, what neither the science nor the empathy for others can clarify. We shall suggest to integrate(join) into the neurological medical practice an ethical otherwise called approach(initiative) " wisdom of the limits "; limits between the knowledges, the face(figure) of which always complex, unstable and gleaming, is not without evoking a baroque dimension(size) of the neurology.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PEST0060 |
Date | 11 February 2013 |
Creators | Zeghoudi, Anne-Céline |
Contributors | Paris Est, Folscheid, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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